La volonté de l’État de New York de recourir d’ici 2030 à des sources d’énergies renouvelables pour produire de l’électricité titille l’imagination de Pierre Pomerleau, PDG du Groupe Pomerleau, acteur majeur, quoique méconnu, dans la construction de parcs éoliens au Canada.

« Le développement des énergies renouvelables dans l’État de New York représente des défis colossaux de construction, et c’est vraiment proche de chez nous. On n’est pas fermé à prendre de l’expansion aux États-Unis, loin de là, et à regarder des acquisitions », a-t-il précisé en point de presse après l’évènement.

M. Pomerleau a pris la parole lundi midi dans le cadre d’une causerie virtuelle organisée par le Cercle canadien de Montréal.

Selon la loi de l’État de New York mettant en vigueur le Climate Leadership and Community Protection Act, la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’électricité devra passer de 35 % à 70 % d’ici 2030.

Dans les sept prochaines années, il va se construire à New York plus de parcs solaires et éoliens qu’il ne s’est construit "d’énergie" au Québec.

Pierre Pomerleau, PDG du Groupe Pomerleau

Le rêve américain de Pierre Pomerleau se réaliserait par le truchement du bras investisseur du Groupe Pomerleau, Pomerleau Capital, et de sa division Borea Construction, qui a une expertise dans la conception et la réalisation d’installations de production d’énergie verte.

Plateforme d’investissement du groupe, Pomerleau Capital « nous permet d’investir dans des projets éoliens et des projets d’énergie solaire », a-t-il expliqué dans son allocution. « On a un gros programme de développement des énergies renouvelables. »

Selon le modèle d’affaires, Pomerleau construit les installations un peu partout au Canada, surtout à l’extérieur du Québec, pour ensuite les revendre à des clients comme Boralex et Innergex. Pomerleau Capital reste néanmoins partenaire dans le capital-actions des parcs après coup.

Très optimiste pour le Royalmount

Leader de son industrie au Québec, Pomerleau a un chiffre d’affaires de 3 milliards, dont un peu plus de la moitié est réalisée dans la province. Le groupe est à bâtir, entre autres exemples, le Réseau express métropolitain (REM), la brasserie Molson sur la Rive-Sud et les nouveaux garages de la Société de transport de Montréal.

Il est aussi l’entrepreneur retenu pour construire le Royalmount, mégacentre commercial de nouvelle génération axé sur le luxe et le divertissement devant être bâti au coin des autoroutes 15 et 40 à Mont-Royal, mais dont les travaux ont été suspendus cet hiver.

« Royalmount est en attente. J’espère la reprise des travaux au printemps, a confié le PDG en point de presse. C’était très positif quand on [le promoteur et lui] s’est parlé la dernière fois, il y a un mois. Je suis très optimiste que ce projet-là va repartir. »

Tunnel du REM : excavation à distance

Le REM constitue un autre chantier d’envergure qui amène son lot d’imprévus.

« Le grand défi du REM, c’est le tunnel Mont-Royal, a dit Pierre Pomerleau à La Presse. Ç’a pris un peu plus de temps à le définir. C’est un ouvrage ultra-complexe qui est souterrain, et on a découvert des vestiges qui nous obligent à modifier les méthodes de construction à l’intérieur du tunnel. On travaille à distance, en remote, au cas où l’on trouverait d’autres traces de nitroglycérine datant du siècle passé. Les travailleurs sont à 500 mètres de l’endroit où l’on fait l’excavation. C’est une innovation. C’est un défi. »