La forte poussée de l’action de Stingray dans les dernières semaines laissait croire que le marché anticipait des jours meilleurs sur le marché publicitaire radiophonique au Canada, mais aussi pour les différents produits du fournisseur montréalais de services musicaux au sud de la frontière. Et il semble que c’est ce qui se produit.

Les revenus générés aux États-Unis gagnent en importance. Ils sont en hausse de 12 % sur un an, à 11 millions, pour les mois d’octobre, novembre et décembre. Stingray explique l’augmentation par la croissance interne des produits publicitaires du secteur Diffusion et musique pour entreprises et des abonnements en streaming.

Jusqu’à tout récemment encore, la centaine de stations de radio acquises il y a trois ans par Stingray généraient 50 % des revenus de l’entreprise. Les chiffres présentés mercredi soir montrent que les revenus du secteur Radio comptent pour une proportion moindre du chiffre d’affaires du plus récent trimestre. Et la tendance est appelée à se poursuivre. Du moins, c’est ce qu’anticipe le PDG Eric Boyko.

La direction dit néanmoins avoir constaté des « améliorations graduelles en ce qui a trait au placement publicitaire dans le secteur Radio, à mesure que les provinces levaient les restrictions visant la distanciation sociale ».

Stingray s’attend à ce que la situation continue de s’améliorer à mesure que les entreprises locales reprennent leurs activités normales.

Les revenus publicitaires récoltés par les stations de radio ont reculé de près de 22 % au cours des mois d’octobre, novembre et décembre, une baisse expliquée par l’impact de la pandémie alors que beaucoup d’entreprises locales restent forcées de fermer temporairement.

« Les résultats du trimestre révèlent la résistance de notre secteur Radio, dont les revenus ont affiché un redressement régulier alors que les baisses comparables d’un exercice à l’autre ont été beaucoup moins marquées, en dépit des vents contraires persistants liés à la pandémie », commente Eric Boyko.

La valeur de l’action a doublé

L’acquisition de stations de radio à travers le Canada en 2018 avait été reçue tièdement par les investisseurs. L’action de Stingray, qui valait plus de 10 $ avant cette annonce, a reculé jusqu’à 3 $ au début de la crise sanitaire en mars.

Eric Boyko avait laissé entendre en juin que si le titre devait demeurer sous pression, une fermeture du capital serait envisagée. Les investisseurs ont réglé une partie de la question. La valeur de l’action a plus que doublé depuis le creux du printemps passé.

Le titre de Stingray a clôturé en hausse de 2 %, à 8,04 $, mercredi à la Bourse de Toronto. L’action est en hausse de 22 % depuis le début de l’année.

La réaction à la performance trimestrielle présentée en soirée se fera sentir ce jeudi matin alors que les patrons commenteront les résultats et répondront aux questions des analystes.

Six des sept analystes qui suivent Stingray recommandent l’achat de l’action. À la vue des plus récents résultats, ces experts risquent de refaire certains calculs qui pourraient notamment influencer leurs anticipations, car l’action de Stingray est maintenant très près de leur cible moyenne sur 12 mois, qui se situe à 8,14 $.

En début de semaine, Drew McReynolds, de RBC, avait bonifié de 13 % sa cible pour la faire passer à 9,00 $. Optimiste, il prévoit notamment que le « plancher » sous le titre de Stingray se soulèvera au fur et à mesure que l’année avancera. Il s’attend à ce que Stingray table notamment sur les nouvelles occasions de croissance en publicité, dans les services de vidéo sur demande par abonnement, et en profitant d’occasions avec des partenaires commerciaux sur le marché américain.

Les revenus de Stingray ont reculé de 11 % durant les mois d’octobre, novembre et décembre. Ils ont atteint 72,6 millions, un niveau inférieur aux attentes de Bay Street qui s’élevaient à 75 millions. Le bénéfice d’exploitation (BAIIA) de 34 millions – un record – surpasse toutefois le consensus qui s’articulait aux alentours de 32 millions.

La marge du BAIIA ajusté atteint 47 %, alors qu’elle était de 38 % il y a un an. La direction attribue notamment cette progression à la diminution des coûts d’exploitation.