(New York) L’application de courtage en ligne Robinhood, sous les feux des projecteurs avec la frénésie spéculatrice autour d’actions comme GameStop, a confirmé lundi avoir levé un total de 3,4 milliards de dollars de fonds supplémentaires pour faire face à la demande.

Après avoir déjà injecté un milliard de dollars de nouveaux financements vendredi, le courtier en ligne a poursuivi cette levée de fonds pour 2,4 milliards de dollars supplémentaires « afin de continuer à investir dans une croissance record de la clientèle », a expliqué Robinhood dans un article de blogue.

D’après le Wall Street Journal, cette somme totale représente davantage que l’ensemble des montants levés par le groupe depuis sa création.

Inondé de demandes sur des titres spéculatifs comme ceux de la chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop ou des salles de cinéma AMC, Robinhood a dû renforcer ses fonds propres.  

Vu la volatilité de ces actions, la plateforme de courtage doit en effet disposer d’un solide niveau de liquidités pour garantir la solvabilité des transactions qui passent par des chambres de compensation. En cas de demande accrue, ces sommes requises augmentent.

Le nouveau tour de table, mené par Ribbit Capital, comprend des entités qui avaient déjà investi dans la plateforme, comme ICONIQ, Andreessen Horowitz, Sequoia, Index Ventures et NEA, indique Robinhood.

« Grâce à ce financement, nous allons créer et améliorer nos produits qui permettront à davantage de personnes d’accéder au système financier », a indiqué Robinhood.  

L’application, débordée par son succès, a soulevé l’ire des boursicoteurs et des élus du Congrès lorsqu’elle a décidé, la semaine dernière, de restreindre le courtage de ces actions spéculatives.

« Nous assistons à un mouvement de gens ordinaires qui prennent le contrôle de leur propre avenir financier, beaucoup investissant pour la première fois via Robinhood », a encore expliqué le site.

Dans un entretien avec Elon Musk, le fantasque patron de Tesla, dimanche soir sur le réseau audio Clubhouse, le co-fondateur de Robinhood, Vlad Tenev, a ainsi expliqué que sa compagnie avait dû fournir un dépôt de garantie de 3 milliards de dollars pour faire face à cette frénésie de transactions sur GameStop et d’autres titres qui font l’objet d’une bataille boursière.

Créé en 2013, Robinhood (« Robin des Bois »), très utilisé par les « millennials » et dont la devise est « démocratiser la finance pour tous », a vu sa popularité exploser pendant les confinements.

« Robinhood a servi des millions de personnes qui se sont senties laissées pour compte par le système financier américain », a affirmé un des investisseurs, Micky Malka, co-directeur de Ribbit Capital.  

« Nous sommes convaincus que Robinhood sortira plus fort de cette phase de croissance et de demande sans précédent », a-t-il ajouté.

En milieu de séance à Wall Street, l’action GameStop, au centre du bras de fer entre boursicoteurs rebelles, adeptes de Robinhood entre autres, et grands fonds spéculatifs ayant parié sur le titre à la baisse, lâchait 24 %.