Pour réduire leur facture d’énergie, les PME doivent commencer par investir avant de profiter des économies. Mais la Société de financement et d’accompagnement en performance énergétique (SOFIAC), un nouvel outil mis sur pied par Fondaction et Econoler, leur propose maintenant d’économiser sans dépenser un sou.

« Les entreprises pourront réaliser des économies d’énergie sans nuire à leurs liquidités », résume Geneviève Morin, présidente-directrice générale de Fondaction.

C’est un peu le meilleur des deux mondes que propose la SOFIAC, dont les activités ont été officiellement lancées mercredi.

L’idée de départ est que beaucoup de PME veulent prendre des mesures pour réduire leurs dépenses en énergie, mais que peu le font parce qu’il faut sortir de l’argent et attendre souvent des années avant de récupérer cet investissement sous forme d’économies.

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

L’idée de départ est que beaucoup de PME veulent prendre des mesures pour réduire leurs dépenses en énergie, mais que peu le font parce qu’il faut sortir de l’argent et attendre souvent des années avant de récupérer cet investissement sous forme d’économies.

La SOFIAC offre de financer les études préliminaires et la réalisation d’un projet d’efficacité énergétique et de faire profiter l’entreprise des économies d’énergie dès le premier jour d’application du projet. Une petite partie de ces économies sera conservée par la SOFIAC pour rembourser les sommes qu’elle a financées. Une fois le remboursement complété, l’entreprise profitera de 100 % des économies réalisées.

« C’est difficile de faire mieux comme incitatif », selon le ministre de l’Énergie, Jonatan Julien. La réduction des coûts d’énergie rendra les entreprises québécoises plus compétitives, estime-t-il.

Avec les économies qu’elles réaliseront, les PME pourront baisser leurs prix, augmenter le salaire de leurs employés ou réinvestir dans leurs activités. Ou faire les trois.

Jonatan Julien, ministre de l’Énergie

Le gouvernement québécois a contribué pour 5,5 millions à l’initiative qui est une première au Canada et qui a mis deux ans à se concrétiser. Fondaction y injecte 20 millions en capital et devrait annoncer sous peu que d’autres des partenaires financiers se joindront à la SOFIAC, a indiqué Geneviève Morin lors d’un entretien avec La Presse.

Fondaction s’attend à ce que cette activité nouvelle génère un rendement intéressant pour ses déposants. « Ce ne sera pas 25 % ou 30 % comme ce à quoi s’attendent les investisseurs en capital de risque, mais ce ne sera pas 2 % non plus », a-t-elle dit.

Des factures de 1 million

La SOFIAC veut aider les entreprises à faire des projets d’efficacité énergétique importants, que les entreprises ne font pas parce que la rentabilité sur l’investissement est trop longue, de l’ordre de 12 à 15 ans. « On vise des rénovations profondes, a précisé Michel Méthot, directeur général de la SOFIAC. L’idée n’est pas d’aller au moindre coût. On va aller jusqu’à l’os. »

Les entreprises visées sont celles des secteurs industriel et commercial dont la facture énergétique annuelle est de 1 million de dollars et plus. Les usines, les immeubles de bureaux et les immeubles multirésidentiels sont la clientèle cible de la SOFIAC.

Econoler, firme qui se spécialise depuis 40 ans dans les programmes d’efficacité énergétique, sera responsable de la conception et de la mise en œuvre des projets acceptés par la SOFIAC.

Selon le président d’Econoler, Pierre Langlois, la SOFIAC est un guichet unique qui fera réaliser aux entreprises que l’efficacité énergétique n’est plus une opération complexe, qui demande du temps et de l’argent, mais une manière simple et facile d’économiser.