(Francfort) Le constructeur automobile allemand Daimler a dégagé en 2020, année marquée par une pandémie historique, un bénéfice d’exploitation (EBIT) meilleur qu’attendu de 6,6 milliards d’euros (10,3 milliards de dollars), selon des résultats préliminaires publiés jeudi.

Il s’agit d’une hausse de 50 % par rapport à année 2019, quand le résultat était plombé par de lourdes charges juridiques.

Si le résultat reste au-dessous de 2018, et recule de 16 % en valeur ajustée de ces charges exceptionnelles, le fabricant des Mercedes-Benz a toutefois vu son activité rebondir nettement au quatrième trimestre après un printemps marqué par l’arrêt quasi total de la production et des ventes en raison de la pandémie de COVID-19, selon un communiqué.

« Daimler a conclu l’année 2020 dans un contexte difficile avec un très fort quatrième trimestre » et affiche des résultats « qui dépassent nettement le pronostic du groupe et les attentes du marché », fait remarquer dans un communiqué le groupe, qui doit publier ses résultats complets le 18 février.

Le constructeur s’attend pour 2021 à une « évolution positive » des activités grâce à une « bonne demande » tandis que l’actuelle pénurie de semi-conducteurs « aura un impact au premier trimestre », ajoute-t-il.

Le groupe avait dû ralentir la production sur certains de ses sites en janvier en raison du manque de ces composants clés.

En 2019, le résultat avait souffert de provisions liées au « dieselgate » et à des rappels massifs de voitures dotés de coussins gonflables du fournisseur Takata. En 2018, l’EBIT avait atteint 11,1 milliards d’euros.

Après une perte nette de 1,7 milliard d’euros (2,6 milliards CAN) au deuxième trimestre en raison de la crise de la COVID-19, le groupe a renoué avec les bénéfice dès la période suivante, notamment grâce à une rapide reprise des ventes en Chine.

L’activité automobile « Cars and Vans » a dégagé sur l’année un bénéfice opérationnel de 5,2 milliards d’euros (8,1 milliards CAN) ; les poids-lourds « Trucks and Buses » ont rapporté 525 millions d’euros.

La marge d’exploitation ajustée, très scrutée par les analystes, se situe respectivement à 6,9 % et 2,0 %.

Au total, des charges de 164 millions d’euros liées à des « procédures juridiques », dont le scandale diesel, et 1,9 milliard d’euros de frais de restructuration pèsent sur le résultat.

Daimler avait annoncé fin 2019 un programme d’économies assorti d’au moins 10 000 suppressions d’emplois pour réagir à la coûteuse transition vers la voiture électrique et autonome.

Face à la pandémie, le constructeur a en plus annoncé début octobre qu’il comptait réduire de 20 % ses coûts d’ici 2025, entraînant des suppressions de postes supplémentaires selon les médias.

Sur la plateforme d’échanges après-bourse Tradegate, le titre s’échangeait vers 15 h 15 à 58,50 euros, une hausse de près de 1,5 % par rapport au cours à la clôture des échanges réguliers.

Son concurrent Volkswagen a de son côté dégagé un bénéfice opérationnel, hors charges liées au dieselgate, d’environ 10 milliards d’euros pour l’année 2020, en baisse de 50 %.