(Tokyo) Le conglomérat industriel japonais Toshiba a annoncé vendredi qu’il allait convoquer une assemblée générale extraordinaire « dans les trois mois » après le 1er février, cédant ainsi à des requêtes d’actionnaires activistes brouillés avec le groupe pour diverses raisons.

Toshiba avait reçu en décembre des demandes en ce sens de la part de deux importants actionnaires, le fonds d’investissement singapourien Effissimo et l’américain Farallon Capital.

Effissimo conteste la validité de la dernière assemblée générale ordinaire de Toshiba le 31 juillet 2020, durant laquelle des voix d’actionnaires n’ont pas été prises en compte dans le vote des résolutions.

Toshiba avait reconnu en septembre que 1139 voix, représentant 1,3 % des droits de vote, n’avaient pas été dûment comptabilisées lors de cette AG, en pointant du doigt la société financière responsable de cette tâche, Sumitomo Mitsui Trust Bank (SMTB).

Toutefois même si ces voix avaient été validées, cela « n’aurait pas affecté les résultats » du vote des résolutions lors de cette AG, avait alors tenté de faire valoir Toshiba.

Mais cela n’a guère apaisé Effissimo, réclamant une enquête externe pour faire la lumière sur toute l’affaire, qui reste selon lui « opaque ».  

Le fonds singapourien affirme notamment que certains actionnaires auraient subi des « pressions » pour ne pas exprimer leurs droits de vote.

Farallon Capital de son côté réclame des explications de Toshiba sur sa volonté exprimée en novembre dernier de renouer avec de grandes acquisitions, mettant de côté environ 1000 milliards de yens (12 milliards CAN) à cette fin.

Pour Farallon Capital, cela marque un « changement significatif » par rapport à la précédente stratégie du groupe qui consistait à privilégier la « discipline financière », avec une croissance essentiellement organique et des acquisitions ciblées.

Farallon a aussi rappelé l’échec cuisant de la précédente stratégie de croissance externe de Toshiba.  

Le groupe japonais a notamment connu de graves difficultés financières durant la dernière décennie à cause de la débâcle de sa filiale américaine d’équipements nucléaires Westinghouse, acquise en 2006 et finalement revendue en 2018.

Toshiba n’a pas encore défini les résolutions qui seront soumises à ses actionnaires lors de sa future assemblée générale extraodinaire.