(Montréal) Avant de se tourner vers l’offre de privatisation d’un groupe dirigé par la firme new-yorkaise Cerberus Capital Management et la famille qui contrôle ses actions à droit vote multiple, Industries Dorel et ses conseillers ont discuté avec pas moins de 25 partenaires potentiels.

C’est ce qu’a indiqué le fabricant de vélos, de meubles résidentiels et de produits pour enfants, vendredi, en donnant son accord à l’entente de principe annoncée le 2 novembre dernier visant à fermer son capital et quitter la Bourse de Toronto après un passage qui s’est échelonné sur trois décennies.

« Les actionnaires de la famille sont d’avis que l’arrangement est avantageux pour toutes les parties prenantes de Dorel, y compris les actionnaires du public, a expliqué le président et chef de la direction de l’entreprise montréalaise, Martin Schwartz. Cette opération permettra (… de mettre) en place un plan de croissance continu pour la société. »

La haute direction de la multinationale n’était pas disponible pour accorder des entrevues, vendredi.

Cette transaction, qui évalue Dorel à 470 millions, prévoit que le groupe dirigé par Cerberus Capital Management allongera 14,50 $ pour chaque action, à l’exception des titres détenus par la famille Schwartz, qui compte parmi ses rangs le grand patron de la compagnie.

Sur le parquet de Bay Street, vendredi, le titre de catégorie B de l’entreprise a clôturé à 14,41 $, en hausse de deux cents. L’action s’est négociée à environ 40 $ à la fin de 2016.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Le président de Dorel, Martin Schwartz

Cet accord devrait en principe mettre fin à un processus qui s’est amorcé il y a 11 mois pour Dorel, qui fabrique une variété de biens de consommation tels que les sièges d’auto pour enfants Cosco et Safety 1st, les vélos Cannondale et Schwinn et des meubles de maison sous des marques telles que Dorel Living et DHP.

De l’opposition

La transaction devra toutefois obtenir l’appui d’une majorité des actionnaires minoritaires et indépendants dans le cadre d’une assemblée extraordinaire prévue en janvier, ainsi que l’aval de la Cour supérieure du Québec. Letko, Brosseau & Associés, le principal actionnaire minoritaire de Dorel avec 13,1 % des titres de catégorie B, a déjà manifesté son opposition le 2 novembre.

Vendredi après-midi, la firme n’avait pas répondu aux questions de La Presse Canadienne envoyées par courriel. Les deux autres actionnaires minoritaires d’envergure, Brandes Investment Partners ainsi que Foyston Gordon & Paynes, qui détiennent respectivement 9,76 % et 9,04 % des actions de catégorie B, n’avaient pas commenté.

« Le comité spécial (mis sur pied par Dorel) est d’avis que l’arrangement représente une juste valeur pour les actionnaires du public et la meilleure avenue pour Dorel et ses parties prenantes », a fait valoir son président, Norman Steinberg.

Dorel a fait valoir dans son communiqué que Valeurs mobilières TD établissait la valeur de son action dans une fourchette oscillant entre 14 $ et 17 $ en date du 12 novembre et que le prix de 14,50 $ était le plus élevé pour acheter la compagnie.

L’entreprise a ajouté que le cours de son action avait dégringolé d’environ 53 % au cours des cinq dernières années dans la foulée d’inquiétudes entourant notamment sa rentabilité volatile, les accords commerciaux ainsi que la pandémie de la COVID-19.

Dorel avait engrangé des profits de 26,2 millions au troisième trimestre terminé le 30 septembre, alors que ses revenus avaient grimpé de 9,9 % à 753,4 millions. L’engouement des consommateurs pour les vélos et les meubles résidentiels vendus par la compagnie avait été au rendez-vous pendant la saison estivale.

Note aux lecteurs : Version corrigée. Bien lire au 8e paragraphe que l’offre devra obtenir une majorité des actionnaires minoritaires. Une version transmise précédemment indiquait qu’il fallait au moins l’approbation des deux tiers des actionnaires minoritaires.