La pandémie de COVID-19 contraint Cascades à rééquilibrer son secteur des papiers tissu — qui regroupe des produits comme le papier hygiénique et les essuie-tout — alors qu’elle a fait plonger la demande qui provient habituellement des entreprises, des restaurants, des hôtels et des écoles.

En dévoilant jeudi ses résultats du troisième trimestre, qui semblent avoir été mal accueillis par les investisseurs, le spécialiste québécois du papier recyclé a expliqué que ce segment, de marché, qui représente environ 40 % des ventes annuelles de papiers tissu, a « subi une baisse rapide de la demande ».

À travers le monde, les gouvernements ont pris des mesures pour freiner la propagation du nouveau coronavirus, ce qui a paralysé l’achalandage dans des lieux de rassemblements en plus d’en inciter plusieurs à travailler depuis leur domicile. L’arrivée d’un vaccin contre la COVID-19 viendrait rééquilibrer la demande, mais cela ne se fera pas du jour au lendemain, a estimé le président et chef de la direction de Cascades, Mario Plourde.

« Il faudrait une année ou deux pour revenir où nous étions avant la crise, a-t-il dit, au cours d’une conférence téléphonique avec les analystes. Il y aurait un déplacement de la demande, parce que les gens voudront sortir de leur maison. »

Entre-temps, Cascades a procédé à des fermetures temporaires d’usines même si la demande en provenance des détaillants demeure vigoureuse, en plus de comptabiliser une charge de dépréciation de 13 millions au troisième trimestre pour sa division des papiers tissu.

Pour la période de trois mois ayant pris fin le 30 septembre, Cascades a livré des résultats relativement conformes aux attentes en affichant un bénéfice net de 49 millions, ou 51 cents par action, en hausse de 14 %, et ce, malgré un recul des bénéfices d’exploitation constaté du côté des segments de carton-caisse et papiers tissu. Le chiffre d’affaires a progressé de 1 %, à 1,28 milliard.

Néanmoins, à la Bourse de Toronto, jeudi, le titre de la société établie à Kingsey Falls, dans le Centre-du-Québec, a abandonné 10,3 %, ou 1,56 $, pour clôturer à 13,54 $.

Abstraction faite des éléments non récurrents, Cascade a engrangé un profit ajusté de 48 millions, ou 50 cents par action, par rapport à 28 millions, ou 30 cents par action, au troisième trimestre l’an dernier. Les analystes anticipaient un bénéfice ajusté par action de 38 cents et des revenus de 1,27 milliard, selon la firme de données financières Refinitiv.

À l’exception des résultats du secteur des papiers tissu, la performance trimestrielle de l’entreprise québécoise a « autrement été convenable », a souligné l’analyste Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, dans une note.

« Si les prévisions à l’égard (de cette division) tablent sur un recul du bénéfice d’exploitation d’une année à l’autre et d’un trimestre à l’autre, nous demeurons optimistes quant aux perspectives pour la deuxième moitié de l’exercice 2021 », a-t-il écrit.

En plus d’un « fléchissement saisonnier habituel » au quatrième trimestre, Cascades s’attend à ce que la baisse de la demande des produits « hors foyer » occasionnée par la pandémie vienne peser sur les résultats de la division papiers tissu.

La compagnie, qui a vu le jour en 1964, compte plus de 12 000 employés répartis à travers ses 88 usines en Amérique du Nord ainsi qu’en Europe.