(Montréal) Québecor ne ferme pas la porte à la possibilité d’offrir des services sans-fil à l’extérieur du territoire québécois, par exemple en s’associant à d’autres entreprises, si le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) opte pour des changements réglementaires.

Cette percée, si elle devait se concrétiser, s’effectuerait par l’entremise de Fizz, le fournisseur de téléphonie cellulaire et internet à bas prix déployé il y a deux ans par Vidéotron, la principale filiale du conglomérat de télécommunications.

« Oui, absolument, a répondu le président et chef de la direction de Vidéotron, Jean-François Pruneau, jeudi, en réponse à un analyste, dans le cadre d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre. Cela étant dit, nous n’avons pas (d’infrastructure) à l’extérieur du Québec. Nous devrions trouver un partenaire. »

Plusieurs attendent de connaître la décision du CRTC sur les services sans fil mobiles. Certains plaident pour l’arrivée d’exploitants de réseaux mobiles virtuels qui pourraient louer l’accès au réseau des principaux joueurs nationaux comme Bell, Rogers et Telus.

D’autres, comme Cogeco, souhaitent déployer un modèle hybride qui se traduirait par des investissements pour mettre en place un réseau dans certaines régions et de la location ailleurs.

« Si nous sommes capables de trouver un partenaire, oui, il y aurait une certaine logique puisque Fizz est une plateforme autonome », a dit M. Pruneau, qui a été interrogé par les analystes sur la possibilité, par exemple, de nouer un partenariat avec Cogeco.

Dans le marché québécois, l’entreprise, qui a déployé son service de téléphonie cellulaire il y a une décennie, comptait quelque 1,45 million de lignes actives en date du 30 septembre dernier. Cela représente une progression d’environ 48 000 lignes par rapport au deuxième trimestre. Vidéotron estime à 20 % sa part de marché au Québec.

En ce qui a trait à sa performance financière, Québecor a vu son bénéfice net décliner de 21 % au troisième trimestre, pour s’établir à 140,9 millions, ou 56 cents par action. L’entreprise a notamment attribué ce résultat à une charge de restructuration de 18,9 millions ainsi qu’à des ajustements d’instruments financiers.

Ses revenus ont toutefois progressé de 3,6 %, à 1,11 milliard, notamment grâce à son secteur des télécommunications, qui a vu ses recettes croître de 7 %, à 938 millions. La division des médias a vu son chiffre d’affaires décliner de 6 %, à 157,2 millions, alors que la pandémie de COVID-19 a pesé sur ses revenus publicitaires. Dans la division sports et divertissement, la baisse du chiffre d’affaires a été de 13 %, à 48,5 millions, notamment parce que la crise sanitaire a freiné les tournages chez Mels Studio.

« Les productions ont redémarré et le niveau d’activité chez Mels est de retour sur la bonne voie », a souligné le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le conglomérat a affiché un bénéfice ajusté de 173,1 millions, ou 69 cents par action, en légère baisse comparativement à 173,8 millions, ou 68 cents par action, au troisième trimestre de l’an dernier.

Les analystes anticipaient un chiffre d’affaires de 1,04 milliard et un profit ajusté par action de 64 cents, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

« La division des télécommunications a mené la charge en raison principalement de marges plus élevées, tandis que le déclin du côté des médias a été (moins marqué qu’anticipé) », a observé Aravinda Galappatthige, de Cannacord Genuity, dans une note envoyée à ses clients.

À la Bourse de Toronto, l’action de catégorie B de Québecor a clôturé à 31,74 $, en hausse de 29 cents.