Les restaurateurs demandent l’heure juste au premier ministre du Québec, François Legault. Ils disent se sentir trahis après avoir adapté leurs salles à manger lors de la première vague de la pandémie et réclament le droit d’accueillir des clients à nouveau.

Dans une lettre ouverte adressée au premier ministre, l’industrie de la restauration observe que la pause de 28 jours, imposée le 1er octobre dans les régions de Montréal et de Québec, tire à sa fin et qu’elle a besoin de prévisibilité pour relancer ses activités.

Depuis, plusieurs autres régions de la province ont aussi basculé en zone rouge, selon le niveau d’alerte décrété par le gouvernement, ce qui a entraîné la fermeture de nombreuses autres salles à manger.

Les 40 signataires de la lettre regroupent de gros joueurs de la restauration, dont Sportscene, St-Hubert, MTY, Normandin ou encore Jérôme Ferrer. Toutefois, les restaurateurs ne sont pas seuls au front puisqu’ils ont l’appui de nombreux représentants de l’écosystème économique de l’alimentation comme Colabor, le Conseil de la transformation alimentaire du Québec, Olymel ou encore Exceldor.

Tout ce monde se dit préoccupé par le sort des milliers de travailleurs affectés directement ou indirectement par les fermetures. En plus de perdre leur emploi, bien des travailleurs vivent une détresse psychologique en raison de l’incertitude.

« On s’inquiète énormément de ce qui nous attend et la situation est intenable à moyen et long terme. Il faut absolument qu’on apprenne à vivre avec la COVID-19, qu’on apprenne à socialiser à nouveau », fait valoir le vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’Association Restauration Québec (ARQ), François Meunier.

Tout en disant comprendre la volonté de la santé publique de limiter l’accès aux lieux de socialisation, les restaurateurs croient au contraire pouvoir offrir un encadrement sécuritaire aux sorties en société.

Il rappelle que les restaurants sont étroitement surveillés par la police, par la santé publique ainsi que par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

« Donc, on peut offrir un cadre de socialisation beaucoup plus sûr que les maisons privées », insiste M. Meunier en ajoutant que les restaurateurs ont investi beaucoup d’argent pour adapter leurs salles à manger aux consignes de santé publique lors de la première vague de la pandémie.

Les signataires de la missive adressée à François Legault estiment qu’ils ont le « droit de connaître les motifs et les données ayant mené aux fermetures » dans l’espoir de trouver une solution.

À ce sujet, François Meunier n’écarte aucun scénario. « De revoir la capacité d’accueil, de revoir les heures d’ouverture, de revoir le nombre de personnes assises ensemble et de quelles bulles elles proviennent, on ne peut pas être fermés à l’idée d’en discuter », énumère le représentant de l’ARQ.

Les restaurateurs soutiennent avoir besoin d’informations claires à brève échéance puisque la relance d’un restaurant nécessite un certain délai pour s’approvisionner en aliments et pour mobiliser une équipe de travail.