(Ottawa) Les transporteurs aériens régionaux exigent une action immédiate d’Ottawa pour soutenir leur secteur en difficulté, mais ils rejettent l’idée d’une participation fédérale dans leurs portefeuilles.

John McKenna, président de l’Association du transport aérien du Canada, affirme qu’Ottawa n’a pas répondu aux demandes de liquidités de ce secteur au cours des six derniers mois, ce qui fait du Canada, selon lui, le seul pays du G7 à ne pas s’engager à fournir une aide financière majeure à cette industrie.

Dans une entrevue au réseau CTV, dimanche, le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a ouvert la porte à un plan de sauvetage fédéral qui pourrait prévoir notamment l’achat d’actions de compagnies aériennes par Ottawa.

M. LeBlanc a toutefois précisé que les Canadiens s’attendaient en contrepartie à des conditions strictes sur toute aide fédérale aux compagnies aériennes. Il a évoqué notamment la question des « crédits voyage » que les transporteurs canadiens ont accordés aux passagers, au lieu de les rembourser, pour les vols annulés depuis mars.

Les États-Unis et certains pays européens ont demandé aux compagnies aériennes de procéder à de tels remboursements, tout en leur offrant une aide financière de plusieurs milliards. Ces plans d’aide prévoient aussi certaines autres conditions — par exemple une participation publique de 20 % dans Lufthansa, ou des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre chez Air France-KLM.

Le premier ministre Justin Trudeau promettait la semaine dernière 41 millions en aide d’urgence aux compagnies aériennes du Nord canadien, afin d’assurer le maintien des services aux communautés éloignées.