L’entreprise de Longueuil, Technologies Interactives Mediagrif, repositionne son image de marque et se prépare à changer de nom et de logo pour y parvenir.

Le nouveau nom retenu est mdf commerce. Les actionnaires seront appelés à approuver ce changement d’identité en assemblée annuelle mercredi.

La modernisation de l’image de marque est principalement la représentation d’une transformation, explique le PDG, Luc Filiatreault.

Selon la direction, les gens n’associent pas le nom Mediagrif à ce que l’entreprise fait parce qu’il compte notamment le mot « média ».

Des études ont montré aux dirigeants que beaucoup de gens croient que les activités de l’entreprise ont un lien avec les médias et la publicité alors que l’entreprise est tournée vers le commerce électronique.

Le nom Mediagrif remonte à la fondation de l’entreprise il y a un quart de siècle, à une époque où les activités s’apparentaient aux technologies multimédias.

IMAGE FOURNIE PAR MEDIAGRIF

Les actionnaires de Mediagrif se prononceront mercredi sur l’adoption du nom « mdf commerce » à l’occasion de l’assemblée annuelle. Ce changement a aussi impliqué la création d’un nouveau logo.

« Il y a 25 ans, on parlait beaucoup de multimédias. On se souviendra notamment de la Cité du multimédia à Montréal. C’était dans l’air du temps. Aujourd’hui, étant donné qu’on est principalement un fournisseur de plateformes de commerce électronique, Mediagrif ne représente plus du tout ce que nous sommes », précise Luc Filiatreault.

Le PDG soutient que des dizaines, voire des centaines de noms ont été considérés.

On ne voulait pas un nom qui détonnait trop. Les lettres MDF sont notre symbole boursier, alors ça garde les assises. En ajoutant le mot commerce, ça nous amène où on veut aller.

Luc Filiatreault, PDG de Mediagrif

Certains pensent que c’est un peu cosmétique, mais ce ne l’est pas du tout, poursuit le PDG. « Le plus grand élément qui va nous permettre d’aller chercher cette croissance, c’est nos 650 employés. Leur énergie fait qu’on avance, qu’on développe de meilleurs produits. Les employés s’associent à ce changement. On va jusqu’au bout dans notre transformation. Ça montre la profondeur de l’opération. »

Le repositionnement de la marque s’inscrit dans le plan stratégique de cinq ans récemment lancé par Luc Filiatreault et son équipe. L’objectif de la direction demeure d’accélérer la croissance.

La faible croissance enregistrée dans les dernières années est d’ailleurs une des raisons expliquant la piètre performance du titre en Bourse.

Quand tu nous compares avec Tecsys, BigCommerce et Kinaxis, ces entreprises-là se négocient en Bourse à environ 18 fois leurs ventes et environ 60 fois leur bénéfice brut. Notre action s’échange pour l’instant à environ 1,6 fois nos ventes et de 14 à 15 fois notre bénéfice brut. Le potentiel de prise de valeur est énorme.

Luc Filiatreault. PDG de Mediagrif

« On n’a pas besoin de doubler les revenus pour prendre beaucoup de valeur. On a juste besoin que le marché nous perçoive comme étant une entreprise SAAS [c’est-à-dire de type logiciel-service] en croissance dans le commerce électronique. »

Il insiste pour dire que l’entreprise qu’il dirige est sous-évaluée parce qu’elle est méconnue et mal comprise. Il rappelle que 80 % des revenus sont récurrents.

Mediagrif a généré un chiffre d’affaires de 75 millions au cours de son dernier exercice financier. Les prochains résultats trimestriels sont attendus le 11 novembre.

L’entreprise exploite notamment des plateformes de commerce unifié (k-eCommerce et Orckestra), des plateformes d’approvisionnement stratégiques (Merx, BidNet, etc.), ainsi que des places de marché électronique (The Broker Forum, Polygon, Jobboom, Réseau Contact, etc.).

La croissance passe entre autres par le développement des activités dans le commerce unifié où l’entreprise a, par exemple, des ententes de gestion de sites transactionnels avec des organisations comme l’épicier IGA/Sobeys, la Société des alcools du Québec et la Société québécoise du cannabis.

L’action de Mediagrif a triplé depuis son creux du mois de mars. Elle vaut aujourd’hui 6 $, mais demeure toujours en forte baisse par rapport à sa valeur d’une vingtaine de dollars il y a quatre ans.

À l’aide d’acquisitions, l’objectif de la direction d’ici cinq ans est de tripler le chiffre d’affaires à 250 millions et de doubler le nombre d’employés à près de 1500 dans l’espoir de multiplier par 10 la valeur boursière à 1 milliard.