L’horizon du secteur bordant l’aéroport de Saint-Hubert et l’Agence spatiale canadienne, à Longueuil, prend de nouvelles lignes. Après l’érection de la structure de la nouvelle usine de Molson Coors, voici que se dessine celle de WIPTEC. L’entreprise de Sherbrooke, qui travaille auprès des détaillants pour leur inventaire en magasin et leur commerce en ligne, y érige un nouveau centre de préparation de commandes.

D’une taille de 1,7 million de pieds carrés, il constituera à terme le plus gros centre de WIPTEC. Il nécessite un investissement de près de 60 millions de dollars de sa part. En tout, c’est jusqu’à 150 millions qui seront déboursés par un consortium réunissant le promoteur Groupe Mach, Immocorpo et Drakkar (qui détient des parts dans WIPTEC). « Ce centre représente un pas de géant pour nous, la première de plusieurs étapes, explique le président de WIPTEC, Martin Ball. On souhaite reproduire ce modèle à Vancouver, Toronto, Calgary et aux États-Unis. Pour se battre contre les géants, il faut travailler avec les moyens des géants. Des Amazon mènent le monde sur le plans de la qualité et celui de la rapidité des livraisons. »

WIPTEC compte déjà deux centres de cette nature – pour un total de 600 000 pieds carrés – à Sherbrooke, qui rassemblent 350 employés. Jusqu’à il y a deux ans, elle exploitait aussi un centre de 150 000 pieds carrés dans l’arrondissement de Saint-Laurent.

On a décidé de partir à cause des problèmes d’accessibilité et de trafic, admet Martin Ball. On a été courtisés par plusieurs villes. Longueuil s’est montrée coopérative. Elle nous a fourni des statistiques sur l’accessibilité et la proximité de la main-d’œuvre, notamment. Le grand défi des entreprises est le recrutement.

Martin Ball, président de WIPTEC

« Même si on parle d’un site hautement technologique, on l’a choisi en fonction du bassin de population », continue le président de WIPTEC

En juin 2021, 450 employés devraient travailler dans le nouveau centre de préparation de commandes de Longueuil. Le nombre pourrait grimper à 1000 préparateurs de commandes, caristes (conducteurs de chariots élévateurs) et autres manutentionnaires, au terme de la construction de la deuxième phase du projet. « La venue de WIPTEC constitue un projet majeur d’investissement qui générera des retombées économiques importantes pour Longueuil et pour toute la région », affirmait la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, l’hiver dernier.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

D’une taille de 1,7 million de pieds carrés, le nouveau centre de préparation de commandes de WIPTEC constituera à terme le plus gros centre de l’entreprise. Il nécessite un investissement de près de 60 millions de dollars de sa part.

Le développement du secteur aéroportuaire a pris un nouvel élan en 2017 alors que Molson Coors annonçait le déménagement de son usine de Montréal à Longueuil, un projet de plus de 500 millions de dollars. L’ouverture des nouvelles installations devrait avoir lieu en 2021.

« Longueuil a une stratégie de développement d’entreprises d’envergure, note Martin Ball. L’aéroport est en plein développement. Il sera de plus en plus fréquenté. Ce qui l’a séduite avec nous, ce sont l’innovation et la création d’emplois. »

Vendredi fou au quotidien

La nouvelle structure de WIPTEC se profile alors que ses revenus liés au commerce en ligne ont explosé depuis l’annonce printanière du confinement.

On est au rythme du Black Friday depuis mars. C’est monté en flèche. Certains disent encore que c’est une mode, mais on est quand même en transformation.

Martin Ball, président de WIPTEC, qui affirme que les activités de l’entreprise liées au commerce en ligne ont gonflé de 1200 %

WIPTEC, dont le chiffre d’affaires est en croissance annuelle de 35 % à 40 % depuis sa création en 2002, selon son président, soutient néanmoins des entreprises qui vendent en ligne, mais encore majoritairement en magasin… en temps normal. Des entreprises qui sont malmenées depuis le début de la COVID-19. Celle qui compte Lolë et Sports Experts parmi ses clients, ainsi que Walmart, Wayfair et Costco, se définit plus que jamais comme une alliée pour le commerce de détail d’ici. « On a toujours appuyé la transformation du commerce de détail, dit Martin Ball. Il y a 18 ans, toute la production s’en allait en Chine. Aujourd’hui, les gens veulent commander et savoir rapidement où se trouvent leurs produits. Pour Lolë, par exemple, on a tout l’inventaire pour l’Amérique du Nord. On prépare des commandes pour tous ses magasins. »