(Montréal) Altice USA et Rogers Communications ne baissent pas les bras et se disent « déterminés » à poursuivre la transaction visant à se partager les actifs de Cogeco.

Les deux groupes de télécommunications ont présenté mercredi une offre non sollicitée de 10,3 milliards pour acquérir l’entreprise familiale fondée en 1957 par Henri Audet, qui est présente dans la câblodistribution, les services internet et la téléphonie résidentielle, en plus de compter 23 stations de radio au Québec et en Ontario.

La famille Audet, qui contrôle 69 % des votes chez Cogeco et 82,9 % du côté de Cogeco Communications, a rapidement opposé une fin de non-recevoir à l’offre.

La proposition a aussi été présentée mercredi aux conseils d’administration de Cogeco et Cogeco Communications, qui l’ont également rejetée.

« Nous croyons fermement que nous avons présenté une offre très avantageuse — une offre qui aurait permis à tous les actionnaires de Cogeco de recevoir une prime importante, et nous maintenons cette offre », affirment Altice USA et Rogers dans un communiqué publié en fin de journée, jeudi.

« Nous restons déterminés à poursuivre cette transaction et sommes ouverts à engager un dialogue constructif avec les actionnaires et les conseils d’administration. »

La filiale du conglomérat européen Altice a dans sa mire Atlantic Broadband, la division américaine de Cogeco, valorisée à 4,8 milliards, dans laquelle la Caisse dépôt et placement du Québec (CDPQ) détient une participation de 21 %.

Elle voudrait par la suite céder à Rogers, pour environ 4,9 milliards, les activités canadiennes de Cogeco et Cogeco Communications.

Même si Cogeco avait accepté l’offre, le gouvernement aurait vraisemblablement tenté d’intervenir. Le premier ministre François Legault s’était dit préoccupé mercredi par la possibilité que cette entreprise québécoise « déménage son siège social en Ontario ».

Le câblodistributeur américain Altice USA, qui compte 4,9 millions de clients répartis dans 21 États américains, souhaite avaler Atlantic Broadband, qui se présente comme le neuvième câblodistributeur en importance dans le marché américain. Cette entreprise avait été acquise par Cogeco pour 1,4 milliard US en 2012 et avait été épaulée par la CDPQ dans sa croissance en sol américain.

Pour Rogers, qui détient respectivement 41 % et 33 % des actions avec droit de vote subalterne de Cogeco et Cogeco Communications, la transaction lui aurait permis d’acquérir une entreprise dont les activités sont concentrées au Québec, où elle est moins présente.