(Montréal) Les cinq principaux dirigeants du Fonds de solidarité FTQ ont vu leur rémunération globale progresser de 9,1 %, à environ 3,7 millions, au cours de l’exercice terminé le 31 mai, alors que le deuxième semestre a été mouvementé en raison des secousses économiques provoquées par la pandémie de COVID-19.

Son président et chef de la direction, Gaétan Morin, a eu droit à des émoluments totalisant environ 1,3 million, ce qui constitue une hausse annuelle de 10,8 %. Il a reçu un salaire de base de 747 278 $ (+3,5 %), alors que ses attributions fondées sur des actions atteignaient 58 593 $ (+55 %). La valeur de son régime de retraite s’établissait à 493 100 $ (+19,6 %).

Ces informations figurent dans la circulaire de sollicitation récemment déposée auprès des autorités réglementaires et envoyée aux actionnaires du Fonds en vue de son assemblée annuelle du 19 septembre, qui se déroulera en format virtuel.

En dépit de la crise sanitaire, il n’y a pas eu de gel salarial pour les membres de la haute direction de l’organisation, qui ne verse pas de primes en espèces à ses hauts dirigeants, alors que cela est monnaie courante dans le secteur privé.

« La rémunération est en train d’être mise en place pour (l’exercice) et il n’y a pas de gel pour le moment, a expliqué mardi le porte-parole du Fonds de solidarité, Patrick McQuilken, au cours d’un entretien téléphonique. Évidemment, nous allons nous adapter aux circonstances. »

Le Fonds a livré un rendement annualisé de 0,8 %, ou 230 millions, l’an dernier. La deuxième moitié de l’exercice avait été marquée par une performance négative de 4,2 % en raison de la crise sanitaire. Au 31 mai, la valeur de son action, qui est réévaluée à la fin décembre ainsi qu’à la fin de l’année financière, était de 44,24 $, en légère hausse par rapport à il y a un an. Elle valait toutefois 46,20 $ à la fin 2019.

Dans sa circulaire de sollicitation, l’organisation explique qu’elle tente de prendre les moyens pour demeurer concurrentielle en matière de rémunération même si elle dispose de moins d’outils.

« La politique de rémunération du Fonds de solidarité FTQ est d’offrir un salaire de base, des avantages sociaux et un régime de retraite supérieurs au marché, mais pas de façon suffisante pour combler l’absence d’une rémunération composée d’une bonification », est-il écrit.

Même si les détails ne sont pas disponibles dans la circulaire, M. McQuilken a indiqué que le Fonds respectait son objectif stipulant que la rémunération de son grand patron doit être inférieure à « 10 fois la rémunération moyenne des employés ».

La crise sanitaire a également provoqué des changements pour les membres du conseil d’administration et des autres comités. Dans le contexte actuel, ceux-ci ont droit, depuis le 13 mars, à un « jeton de présence » de 1500 $ s’ils participent à une réunion téléphonique. Auparavant, on leur octroyait 1000 $.

Parallèlement à son actif net de 13,8 milliards en date du 31 mai, le Fonds comptait 3329 entreprises « partenaires » ainsi que 707 935 actionnaires-épargnants à la fin de son plus récent exercice.