(New York) Le géant américain des supermarchés Walmart va enfin lancer son offre de livraison gratuite contre un abonnement mensuel ou annuel, une initiative destinée à mieux concurrencer Amazon et son service Prime.

Il en coûtera 98 dollars par an, ou 12,95 dollars par mois, aux clients intéressés par cette nouvelle prestation, baptisée Walmart+ et disponible à partir du 15 septembre, détaille un communiqué mardi.

C’est un peu moins cher que le tarif d’Amazon Prime, de 119 dollars par an ou 12,99 dollars par mois, mais ce dernier inclut aussi l’accès aux services de vidéo et de musique en streaming d’Amazon, ainsi que des réductions dans sa filiale de supermarchés bio et haut de gamme Whole Foods.  

En outre, les clients de Walmart+ devront passer une commande d’au moins 35 dollars.

Pour se différencier, le numéro un américain de la distribution prévoit de proposer des réductions sur le carburant.  

« La vie est plus compliquée que jamais. Walmart “est conçu pour faciliter les choses et offrir aux clients la possibilité de n’avoir à sacrifier ni les prix bas ni la commodité » d’une livraison, a commenté Janey Whiteside, responsable des relations clients, dans le communiqué.  

« Walmart” réunira un ensemble complet d’avantages là où les clients en ont le plus besoin et là où nous estimons que notre échelle peut apporter une valeur unique », ajoute-t-elle.

TikTok en ligne de mire

Le nouvel abonnement remplacera le service de livraison gratuite déjà proposé par Walmart sous le nom de « Delivery Unlimited » (Livraison illimitée). Il s’appliquera à plus de 160 000 produits, de l’alimentation aux ordinateurs, aux prix vendus dans les magasins, parfois dès le jour même.

Y est ajoutée l’offre « Scan & Go », qui permet aux clients de scanner les produits mis dans leur caddie au fur et à mesure de leurs courses avec l’application Walmart puis de payer directement avec leur téléphone intelligent.  

L’abonnement prévoit aussi une réduction sur le carburant dans ses près de 2000 stations-service Walmart et Murphy.  

Le groupe de supermarchés a vu son chiffre d’affaires nettement augmenter depuis le début de la pandémie, les consommateurs se ruant aussi bien sur les produits du quotidien comme le papier toilette et la farine que sur les vélos ou les téléviseurs.  

Et les ventes en ligne ont bondi, doublant presque au deuxième trimestre.  

Mais Walmart parie depuis plusieurs années sur l’essor des ventes sur l’internet, tentant au passage de rattraper son retard sur Amazon qui a lancé Prime en 2005 et compte désormais plus de 150 millions d’abonnés.

Le groupe a racheté la plateforme jet.com en 2016 et a depuis multiplié les investissements pour développer de nouvelles applications, modifier ses chaînes d’approvisionnement et proposer dans de nombreux magasins un service de collecte des courses commandées en ligne.  

Pour enfoncer le clou, Walmart s’est aussi récemment associé au géant de l’informatique Microsoft pour éventuellement racheter la populaire application de vidéos TikTok.  

Une telle acquisition lui permettrait d’atteindre les clients via un nouveau canal.

Toutes ces initiatives visent à empêcher l’exode des clients chez Amazon et à attirer une clientèle plus jeune et urbaine.  

D’autant plus qu’Amazon ne ménage pas ses efforts pour étendre toujours un peu plus ses tentacules, notamment sur le commerce alimentaire.  

Le groupe propose déjà tout un éventail d’option de livraison de denrées fraîches et d’épiceries à travers Amazon Fresh et Whole Foods.

Il a présenté mardi son premier « magasin Whole Foods uniquement en ligne », situé dans le quartier de Brooklyn à New York.  

Mélange de supermarché et d’entrepôt, il n’est pas ouvert au public, mais est destiné à répondre rapidement aux commandes, grandissantes, des clients de la zone passées sur l’internet.  

Car les livraisons de produits alimentaires représentent l’un des créneaux les plus dynamiques chez Amazon : elles ont triplé au deuxième trimestre.

À la Bourse de New York, le titre de Walmart bondissait de 6 % à la mi-séance mardi tandis que celui d’Amazon prenait 1,4 %.