(Montréal) Les interruptions temporaires de production ont pesé sur les stocks de BRP au deuxième trimestre, ce qui a fait fléchir ses revenus, mais l’augmentation de la demande a stimulé les profits alors que les consommateurs se sont tournés vers les véhicules récréatifs pour se divertir pendant la pandémie de COVID-19.

Le bénéfice net de la société établie à Valcourt a bondi de 35 %, alimenté par la croissance de 40 % des ventes de produits motorisés — motomarines, motoneiges et véhicules tout-terrain — en Amérique du Nord. Les investisseurs ont réagi favorablement, puisqu’à la Bourse de Toronto, le titre de BRP a clôturé à 71,44 $, en hausse de 2,64 $, ou 3,84 %.

Cette hausse des profits a été réalisée en dépit d’une diminution du chiffre d’affaires de 16 %, essentiellement attribuable à une diminution des volumes d’expédition en raison de l’interruption des activités dans la plupart des usines de BRP en avril et en mai, a expliqué la compagnie.

Selon le président et chef de la direction de l’entreprise, José Boisjoli, une forte proportion des ventes de véhicules Can-Am et d’autres produits ont été effectuées auprès de nouveaux acheteurs.

« Nous savions que nous étions en concurrence avec les croisiéristes, les compagnies aériennes, les parcs d’attractions et les parcs aquatiques, a-t-il déclaré au cours d’une entrevue téléphonique. Beaucoup de personnes ont réalisé en mai et juin qu’elles n’avaient pas beaucoup d’options pour s’évader en vacances et beaucoup ont décidé d’essayer les (véhicules récréatifs). »

La conduite d’un véhicule tout-terrain ou d’une motomarine permet de s’amuser tout en maintenant la distanciation physique, a souligné M. Boisjoli.

BRP a mis à pied environ 1000 employés cette année et réduit les heures de travail de nombreux autres salariés. Elle prévoit toutefois renouer avec son effectif d’avant la pandémie d’environ 13 500 salariés d’ici la fin de l’année, a fait valoir son grand patron. Cela n’inclura toutefois pas les 650 employés situés aux États-Unis qui étaient affectés à la production de moteurs hors-bord, un secteur que la société a quitté.

« La rentabilité de la compagnie a été améliorée à la suite de sa sortie du segment des moteurs hors-bord, a souligné l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, dans une note envoyée à ses clients. Nous nous attendons à ce que BRP continue à gagner des parts de marché en déployant, de manière agressive, de nouveaux produits. »

Le constructeur de véhicules récréatifs s’attend à ce que la hausse de ses revenus oscille entre 5 % et 9 % alors que son bénéfice normalisé par action devrait varier dans une fourchette allant de 3,65 $ à 3,95 $.

Au deuxième trimestre terminé le 31 juillet, BRP a engrangé un bénéfice net de 126,1 millions, ou 1,43 $ par action, par rapport à 93,3 millions, ou 96 cents par action, à la même période il y a un an.

Le chiffre d’affaires a totalisé 1,23 milliard, alors qu’il avait été de 1,46 milliard au deuxième trimestre de l’exercice précédent.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le profit normalisé de l’entreprise s’est établi à 1,14 $ par action, comparativement à 71 cents par action il y a un an. Ce résultat s’est avéré largement supérieur aux attentes des analystes, qui anticipaient une perte normalisée de 19 cents par action, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.