(Washington) Le géant allemand de la pharmacie Bayer a annoncé jeudi qu’il allait débourser 1,6  milliard de dollars pour clore « 90 % des près de 39 000 plaintes » déposées contre son dispositif de contraception définitive Essure aux États-Unis, mis en cause pour des effets indésirables.

Cet accord n’a pas d’effet sur les plaintes déposées dans les autres pays, précise le groupe dans un communiqué.

Bayer précise être en discussion avec les plaignantes ne l’ayant pas accepté.

Dans ses comptes du deuxième trimestre, le géant pharmaceutique avait provisionné 1,25 milliard d’euros (1,48 milliard de dollars) pour anticiper le risque de plaintes relatives à Essure.

La commercialisation d’Essure, implant de contraception définitif présenté comme une alternative à la ligature des trompes, avait été arrêtée en septembre 2017 partout sauf aux États-Unis, où elle n’a cessé qu’en 2018.

Cet arrêt de la commercialisation est dû au « déclin des ventes », avait expliqué le groupe.

Des utilisatrices, notamment en France et aux États-Unis, se plaignent d’effets indésirables parfois graves survenus après leur implantation (saignements, douleurs, forte fatigue, réaction allergique, dépression…), et persistants, y compris après le retrait de l’implant.

L’Agence américaine du médicament (FDA) avait demandé en avril 2018 à Bayer de limiter la vente de ce dispositif aux seuls praticiens s’engageant à mettre en garde leurs patients sur le risque élevé d’effets secondaires.

Elle avait mentionné 26 773 « rejets et problèmes » liés à Essure rapportés entre novembre 2002 et janvier 2018.  

En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait préconisé en 2017 « par mesure de précaution de ne plus implanter » Essure, et demandé aux laboratoires de « procéder au rappel des produits en stock ». Commercialisé en 2002, le dispositif avait été placé sous surveillance renforcée en 2015 par l’ANSM.

Plusieurs actions sont en cours dans l’Hexagone. Une plainte au pénal a été déposée, et une action de groupe au civil regroupe plusieurs centaines de patientes.

Par ailleurs, quatre anciennes porteuses d’Essure ont annoncé en février vouloir « agir contre l’État », réclamant notamment une étude indépendante et des indemnisations.

Selon leur avocat, environ 200 000 femmes en France ont été implantées.

Dans une autre affaire sanitaire ayant généré des milliers de plaintes, Bayer s’est résolue à signer en juin un accord pouvant lui coûter jusqu’à 10,9 milliards de dollars, principalement pour solder plus de 125 000 requêtes aux États-Unis contre le Round’up, pesticide à base de glyphosate commercialisé par sa filiale Monsanto, rachetée en 2018.