(Zurich) Glencore, le géant du négoce des matières premières basé en Suisse, a fait état jeudi d’une perte de 2,6 milliards de dollars au premier semestre en raison de lourdes dépréciations d’actifs et a annoncé suspendre le dividende.  

« Les perspectives restent incertaines à court terme », a déclaré Ivan Glasenberg, son directeur général, cité dans le communiqué, le conseil d’administration estimant qu’il serait « inapproprié de faire un versement aux actionnaires en 2020 », la priorité étant donnée à la réduction de la dette, a-t-il précisé.

Par comparaison, le groupe basé à Baar, dans le canton suisse de Zoug, avait dégagé un bénéfice net de 226 millions de dollars au premier semestre l’an passé.  

Pour les six premiers mois de l’exercice 2020, Glencore a vu ses bénéfices bondir dans ses activités de courtage, dopées en particulier par la forte volatilité des cours du pétrole.

Sa division spécialisée dans le courtage des matières premières a réalisé un bénéfice opérationnel de 2 milliards de dollars, en hausse de 108 %, soit pratiquement autant sur les six premiers mois de 2020 que sur l’ensemble de l’exercice l’an passé. En 2019, cette division avait dégagé un bénéfice opérationnel de 2,4 milliards de dollars.

Ce bénéfice exceptionnel dans ses activités de courtage a fait office de contrepoids pour ses activités dans la production qui ont, elles, vu leur bénéfice brut d’exploitation chuter de 42 %, à 2,6 milliards de dollars entre les secousses sur les prix des matières premières et l’arrêt de la production dans une partie de ses mines.  

Pour ce semestre, le groupe a inscrit dans ses comptes quelque 3,2 milliards de dépréciations d’actifs pour tenir compte des secousses sur le cours des matières premières et de la ré-évaluation de certains sites, placées en opérations de maintenance pour « préserver les ressources » en l’attente d’un meilleur environnement de marché «, a fait valoir le patron de Glencore.

Malgré les mesures de soutien des gouvernements et les interventions des banques centrales, » les perspectives restent très incertaines à court terme, en particulier avec le risque de deuxième vague d’infections « dans des marchés » clé «, a insisté le patron de Glencore.