(New York) Le constructeur automobile américain Ford a résisté mieux que prévu à la pandémie de COVID-19, qui a fait chuter au deuxième trimestre les ventes de voitures aux États-Unis et conduit à la fermeture temporaire de certaines de ses usines.  

Le groupe avait prévenu en avril s’attendre à une perte opérationnelle de 5 milliards de dollars sur la période.  

Il a finalement fait part jeudi d’une perte opérationnelle de 1,9 milliard de dollars.  

Ajusté par action, cela revient à une perte de 35 cents, là où les analystes s’attendaient à une perte de 1,17 dollar.  

Le chiffre d’affaires du groupe a, sans trop de surprise, été divisé par près de deux, à 19,37 milliards de dollars. C’est là aussi un peu supérieur aux prévisions.  

Même si les ventes se sont repliées, Ford assure avoir gagné des parts de marché grâce notamment à la solidité de la demande pour ses camionnettes F-150 et Ranger.

Le directeur général de Ford, Jim Hackett, a à cet égard affirmé jeudi « se sentir de mieux en mieux » face à la décision prise en 2018 de concentrer les efforts de l’entreprise sur les camionnettes et les VUS et de délaisser peu à peu les petites voitures et les berlines.

Cette stratégie « était controversée à l’époque. Elle commence à payer », a-t-il déclaré lors d’une conférence téléphonique avec les analystes.

M. Hackett s’est aussi félicité de la bonne réception des nouvelles versions du mythique 4X4 Bronco dévoilées mi-juillet, pour lesquelles le groupe a déjà reçu 150 000 commandes.

À la faveur d’un investissement de Volkswagen dans la filiale de développement des voitures autonomes Argo AI, Ford a par ailleurs dégagé un gain de 3,5 milliards de dollars, ce qui lui a permis d’enregistrer un bénéfice net de 1,1 milliard de dollars.

Le groupe a aussi cherché à rassurer en indiquant avoir plus de 39 milliards de dollars de trésorerie disponible fin juin. Ce montant « devrait être suffisant pour maintenir ou dépasser la cible d’une balance de trésorerie de 20 milliards de dollars au cours du second semestre, et ce même si la demande mondiale se replie ou s’il y a une nouvelle vague de fermeture des usines à cause de la pandémie », assure Ford.  

Les usines de Ford en Amérique du Nord, fermées pendant six semaines au printemps, fonctionnaient fin juin à 95 % de leurs niveaux de production d’avant-crise.  

En Europe, tous les sites de production étaient revenus à la normale dès début mai.  

Le constructeur espère dégager au troisième trimestre un profit opérationnel compris entre 500 millions et 1,5 milliard de dollars.

L’action montait de 4 % dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York.

Le constructeur automobile américain General Motors (GM), qui a diffusé ses résultats mardi, est tombé dans le rouge au deuxième trimestre à cause de l’arrêt de la production et des chutes des ventes pendant le confinement ; mais sa perte nette de 758 millions de dollars était moins importante que prévu.

Le fabricant de véhicules électriques Tesla a pour sa part surpris le marché la semaine dernière en gagnant de l’argent pour le quatrième trimestre de suite entre mars et juin.