Molson Coors continue de se débattre avec ce que son chef de la direction a appelé une « pénurie mondiale de canettes », alors que les consommateurs ont cessé de boire dans les bars et les restaurants et ont commencé à consommer plus de boissons à la maison en raison de la pandémie de COVID-19.

« La demande des consommateurs a évolué d’une manière que personne n’aurait pu prévoir il y a six mois », a souligné Gavin Hattersley lors d’une conférence téléphonique avec les analystes, jeudi, après que la société a publié ses résultats financiers du deuxième trimestre.

« Lorsque les bars et les restaurants ont été fermés au début du (deuxième trimestre), la demande de fûts aux États-Unis est tombée à zéro […] et inversement, la demande de canettes a explosé », a-t-il expliqué.

Cela a mis une pression sur la disponibilité des canettes de 12 onces (355 millilitres), a-t-il indiqué.

« Nous produisons et expédions de la bière en canettes à des taux nettement plus élevés que ces dernières années. Cependant, cela n’a pas été suffisant pour répondre aux commandes historiquement élevées que nous recevons », a fait valoir M. Hattersley.

Molson Coors a déjà surpassé à quatre reprises ses livraisons de la semaine de la fête de l’indépendance du 4 juillet aux États-Unis, a-t-il déclaré, ajoutant que c’était « du jamais vu ».

L’entreprise s’est efforcée d’obtenir autant de canettes que possible de ses fournisseurs, et de diversifier son approvisionnement dans le monde, a-t-il affirmé.

Molson a également suspendu la production d’articles ayant une plus faible circulation et emballés dans des canettes de même dimension, a-t-il indiqué.

L’approvisionnement en canettes plus hautes de Coors Light demeure restreint, a précisé M. Hattersley, mais la situation commence à s’améliorer en ce qui a trait à la canette standard de 12 onces de l’industrie. Molson s’attend tout de même à ce que les canettes de 12 onces restent un problème au troisième trimestre.

La société s’attend à ce que les tendances à domicile continuent d’être fortes, mais pas suffisamment pour contrebalancer la perte de consommation dans les lieux comme les bars et les restaurants.

Le brasseur montréalais a vu son bénéfice net diminuer de près de 41 % au deuxième trimestre.

Molson Coors a surpassé les attentes des analystes même si les mesures mises en place par les autorités sanitaires ont fait plonger son bénéfice net et ses ventes au plus récent trimestre.

Le bénéfice net de Molson Coors a diminué de près de 41 % à 195 millions US, soit 90 cents US par action, pour le trimestre clos le 30 juin. En comparaison, il s’était établi à 329,4 millions US, ou 1,52 $ US par action, au deuxième trimestre de 2019.

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice net sous-jacent a grimpé de 2,3 % à 337,3 millions US, ou 1,55 $ US par action, comparativement à celui de 329,6 millions US, ou 1,52 $ US par action, de l’année précédente.

Les revenus ont diminué de 15,1 % à 2,50 milliards US, alors qu’ils avaient été de 2,95 milliards US un an plus tôt. La plupart des ventes du plus récent trimestre provenaient des détaillants, et non des bars et restaurants.

Les analystes s’attendaient à ce que Molson Coors affiche un profit ajusté de 68 cents US par action, à partir d’un chiffre d’affaires de 2,45 milliards US, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Molson a indiqué avoir allongé des primes de « remerciement » d’environ 16 millions US à certains de ses employés essentiels en Amérique du Nord au cours du trimestre, et a mis en place une politique de congés payés et de congés volontaires payés.