(New York) La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a largement dépassé les attentes au deuxième trimestre grâce à l’envolée de ses activités de courtage sur des marchés financiers chahutés par la pandémie depuis le début de l’année.

Le bénéfice net de l’établissement s’est quasiment stabilisé par rapport à l’an dernier, à 2,25 milliards de dollars. Mais ajusté par action, il est bien supérieur aux prévisions des analystes.

La firme tire la majeure partie de ses revenus de ses activités liées aux marchés et à la banque d’investissement, ce qui lui a plutôt été défavorable ces dernières années alors que ses rivales profitaient de leurs activités de vente de détail.  

Mais cela a permis à Goldman Sachs de rester relativement protégée face à la pandémie et à ses conséquences économiques sur les particuliers et les petites et moyennes entreprises.  

L’établissement a en revanche largement profité de la forte volatilité des marchés depuis le début de l’année ainsi que des milliers de milliards de dollars injectés par la Banque centrale américaine pour garantir leur stabilité. Le chiffre d’affaires de la division supervisant les activités spéculatives s’est envolé de 93 %.

Les recettes générées par le courtage et la vente de devises, obligations et matières premières ont été multipliées par plus de deux à 4,24 milliards de dollars.  

Le chiffre d’affaires lié au marché des actions a augmenté de 46 % à 2,94 milliards de dollars.  

Les recettes de la division de banque d’investissement, qui conseille les entreprises dans leurs opérations de levées de fonds ou de fusions-acquisitions, a augmenté de 36 % à 2,66 milliards de dollars.

Au total, le chiffre d’affaires de la firme de Wall Street s’est envolé de 41 % pour atteindre 13,3 milliards de dollars, bien au-dessus des 9,73 milliards prévus par les analystes.

’Détérioration de l’environnement économique’

La bonne tenue des activités de banque d’affaires de Goldman Sachs s’inscrit dans la tendance dessinée par ses rivales JPMorgan Chase et Citigroup mardi, dont les bonnes performances dans les activités de courtage et de banque d’investissement ont permis d’atténuer l’effet de la pandémie.  

Ces dernières, beaucoup plus exposées aux éventuels défauts de paiement des particuliers et entreprises, ont dû mettre de côté plusieurs milliards de dollars pour faire face aux impayés.  

Goldman Sachs a aussi fait grimper ses provisions pour crédits impayés, à 1,59 milliard de dollars contre 214 millions il y a un an, pour « refléter les nouvelles prévisions d’une détérioration de l’environnement économique ».  

Mais cela reste bien moindre que les 10,5 milliards de dollars mis de côté par JPMorgan Chase ou les 7,9 milliards mis en réserve par Citigroup.

« Nous avons fait face au deuxième trimestre à des forces positives et négatives, les défis économiques à court terme liés aux fermetures d’entreprises étant contrebalancés par le soutien continu apporté par les banques centrales et les gouvernements ainsi que par l’optimisme des marchés au fur et à mesure que les économies rouvraient », a commenté le patron de la banque David Solomon lors d’une conférence téléphonique.

Pour la suite, « le processus de réouverture dans de nombreux États américains et les conséquences économiques en découlant restent incertains », a-t-il ajouté en précisant que la banque s’attend à un repli du PIB américain de 4,6 % en 2020.

Goldman Sachs, qui est toujours impliqué dans le scandale du pillage du fonds souverain malaisien 1MDB, a par ailleurs réservé 945 millions de dollars pour des frais juridiques et réglementaires.

A Wall Street, l’action de l’établissement montait de 1,5 % vers 10 h 50.