Québec veut investir dans les entreprises québécoises et prendre des intérêts dans certaines d’entre elles, comme le détaillant de chaussures Aldo, afin d’assurer la relance de l’économie.

C’est le plan exposé par le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon dans une entrevue accordée à l’agence financière Bloomberg et qui fait l’objet d’un article paru mercredi. Bloomberg est une référence pour les milieux d’affaires à l’échelle internationale.

« Partout dans le monde, les gouvernements seront de façon générale plus interventionnistes dans l’économie, en raison du besoin de nouveaux capitaux », a-t-il dit. « Dans certains cas, nous devrons acquérir des parts d’entreprises. »

Québec pourrait par exemple prendre une participation dans le groupe Aldo, qui s’est placé à l’abri de ses créanciers, ce printemps, en raison de l’impact de la pandémie.

M. Fitzgibbon a indiqué que l’État québécois avait récemment acquis des parts dans certaines entreprises, mais a refusé de les nommer, soulignant qu’il y restait minoritaire. « Avec un peu de chance, nous pourrons être remplacés par d’autres investisseurs », a-t-il ajouté.

Bloomberg met largement de l’avant le fait que le Québec a été très durement touché par la pandémie, davantage que « 43 États américains », en nombre de morts.

Aide à Aldo

Selon M. Fitzgibbon, le scénario d’un retour au confinement général est peu probable. « Peut-être que je suis naïf ou trop optimiste, mais on peut croire qu’en cas de deuxième vague, nous pourrions permettre aux gens de continuer à travailler », a-t-il dit.

Lundi, la même agence de presse avait publié d’autres extraits de l’entrevue, dans lesquels le ministre Fitzgibbon confirmait que le gouvernement donnerait un coup de pouce à Aldo, éventuellement en achetant des parts de la compagnie.

« Nous sommes, à travers Investissement Québec, en lien avec eux afin de déterminer la structure à adopter pour le futur », a-t-il dit. « Nous les aiderons. […] Ça pourrait être par une prise de participation. »

L’entreprise « négocie avec ses locateurs partout sur la planète et va fermer des magasins », a-t-il assuré. « C’est bien pour eux de passer à travers une étape de nettoyage. »

Pierre Fitzgibbon tient à la survie de l’entreprise, qui traîne une dette qui dépasse le demi-milliard de dollars. « Ils ont leurs installations de conception et de distribution au Québec. Ils sont en transition vers le monde virtuel », a dit le ministre. Pour lui, il s’agit d’un actif important pour l’économie de la province « d’un point de vue de l’innovation, d’un point de vue de rayonnement international de la marque ».