(Edmonton) Aurora Cannabis a annoncé mardi une deuxième série de compressions importantes pour cette année, alors qu’elle poursuit un plan de restructuration destiné à résoudre ses problèmes de rentabilité.

Le producteur de cannabis établi à Edmonton a annoncé mardi qu’il réduirait immédiatement de 25 % ses effectifs de vente, généraux et administratifs. Un autre 30 % du personnel de production sera mis à pied au cours des deux prochains trimestres.

Ces réductions de personnel toucheront environ 700 travailleurs, a confirmé plus tard la société.

« Il ne s’agit pas simplement d’un exercice de réduction des coûts », a expliqué le président exécutif et chef de la direction par intérim de l’entreprise, Michael Singer.

« Nous avons entrepris un réalignement stratégique de nos activités afin de protéger la position d’Aurora en tant que leader sur les principaux marchés mondiaux des cannabinoïdes, notamment le Canada. »

Aurora a également décidé de mettre fin à certaines activités dans cinq installations au cours des deux prochains trimestres. Les installations touchées sont celles d’Aurora Prairie, en Saskatchewan, d’Aurora Mountain, en Alberta, d’Aurora Ridge, en Ontario, et d’Aurora Vie et Aurora Eau, au Québec.

Une partie d’Aurora Vie restera opérationnelle pour permettre la fabrication de certains articles à marge plus élevée, conformément à la décision de l’entreprise de concentrer sa production sur des sites à plus grande échelle et plus efficaces.

D’ici la fin du deuxième trimestre 2021 de l’entreprise, Aurora a l’intention de consolider ses activités de production à Aurora Sky, en Alberta, Aurora River, en Ontario, Whistler Pemberton, en Colombie-Britannique, et Polaris, en Alberta.

La société a également précisé qu’elle enregistrerait des charges de dépréciation liées à ses actifs de production pouvant atteindre 60 millions au cours de son quatrième trimestre, ainsi qu’une charge pouvant atteindre 140 millions liée à la valeur comptable de certains stocks.

M. Singer s’attend à ce que ces décisions améliorent les marges brutes et accélèrent la capacité d’Aurora à générer des flux de trésorerie positifs.

« Nous pensons que nous avons maintenant le bon équilibre pour le succès à long terme d’Aurora – leadership sur le marché, discipline financière, excellence opérationnelle et solide exécution », a-t-il affirmé.

« Nous restons déterminés à faire d’Aurora une société mondiale de cannabinoïdes rentable et robuste. »

Les coupes chez Aurora surviennent alors que l’industrie du cannabis se débat avec la pandémie de COVID-19, ce qui a amené plusieurs sociétés à interrompre leurs activités pour arrêter la propagation du virus.

Mais les sociétés de cannabis faisaient déjà face à des vents contraires avant la pandémie, alors même qu’elles commençaient à déployer leurs premiers produits comestibles, boissons et produits de vapotage légaux au pays.

De nombreuses entreprises de cannabis ont entamé la nouvelle année avec des réductions de personnel et d’importantes restructurations qui ont entraîné la fermeture des installations et des réductions de valeur importantes.

En février, Aurora a annoncé qu’elle inscrivait des dépréciations totalisant 1 milliard et qu’elle licencierait 500 employés dans le cadre d’une restructuration de ses programmes de dépenses. La société a également annoncé le départ de son chef de la direction, Terry Booth, précisant qu’une recherche était en cours pour trouver son successeur.

Singer a indiqué que ces mesures faisaient partie des contraintes du commerce de détail, de l’évolution de la demande des consommateurs et des ajustements de la gestion des stocks des distributeurs provinciaux, mais a assuré qu’il restait « extrêmement optimiste » sur le potentiel à long terme des marchés médicaux et récréatifs au Canada.

Un concurrent d’Aurora, Canopy Growth, a également été frappé par divers problèmes.

Canopy a annoncé en avril la mise à pied de 85 travailleurs à temps plein et la fermeture de ses installations intérieures à Yorkton, en Saskatchewan, pour aligner sa production au Canada sur les conditions du marché.

La société a également mis fin ses activités agricoles à Springfield, dans l’État de New York, au travail de culture dans une installation en Colombie et à des activités en Afrique du Sud et au Lesotho.

Les coupes chez Canopy sont intervenues après que l’entreprise a mis à pied 500 employés, fermé certaines de ses serres et enregistré des dépréciations d’entre 700 millions et 800 millions au début de l’année, en raison de problèmes de rentabilité.