(Toronto) Cineplex s’apprête à rouvrir progressivement ses cinémas canadiens, en commençant par six établissements en Alberta, plus tard ce mois-ci, avant de faire de même ailleurs au pays en juillet.

Le plus grand exploitant de cinémas au Canada a dit prévoir commencer à projeter le 26 juin des films « déjà sortis » dans des salles à capacité réduite de six cinémas albertains.

La société espère ensuite rouvrir le 3 juillet ses salles dans un maximum de marchés à travers le pays, là où les gouvernements et les autorités sanitaires le permettront, dans un contexte où les restrictions entourant la COVID-19 commencent à s’assouplir dans différentes régions.

Une représentante de Cineplex, Sarah Van Lange, a indiqué que les cinémas de la Colombie-Britannique seraient parmi la deuxième vague d’ouvertures, et que la suite des choses restait à déterminer pour les autres provinces.

Les réouvertures introduiront un certain nombre de nouvelles mesures, y compris des sièges réservés dans toutes les salles pour assurer une distance physique entre les cinéphiles, et des horaires décalés pour réduire la congestion dans les halls de ses complexes.

Les employés devront également porter un équipement de protection individuelle et seulement une caisse de concession sur deux serait accessible afin de distancer les files d’attente.

Cineplex a également noté que ses cinémas VIP, qui servent de la nourriture et de l’alcool au siège des cinéphiles, ne reprendront pas leurs activités dans le cadre de la phase initiale.

Les détails des réouvertures prévues ont été dévoilés alors que l’action de Cineplex a chuté de 2,33 $, soit 16,9 %, à 11,49 $, à la Bourse de Toronto.

Il s’agissait de la première séance boursière depuis que l’entreprise a annoncé vendredi, en soirée, que son acquisition de 2,8 milliards aux mains de la chaîne de cinéma britannique Cineworld PLC avait échoué. Les deux parties ont chacune affirmé que l’autre avait enfreint les termes du contrat et promis d’entreprendre des poursuites en justice.

Cineworld, dont le siège est à Londres, a indiqué avoir pris connaissance d’un effet défavorable important et de violations par la torontoise Cineplex qui l’ont conduit à abandonner l’accord, tandis que Cineplex a affirmé qu’il n’y avait « aucune base juridique » pour résilier l’accord, et que c’est plutôt Cineworld qui a rompu le contrat.

Aucune des deux parties n’a décrit les allégations spécifiques dans leurs déclarations, mais Cineplex a noté que le contrat excluait explicitement les « éclosions de maladie ou d’autres cas de force majeure » de ce qui était considéré comme des effets négatifs importants pour l’accord.

L’entreprise canadienne a ajouté qu’elle « avait l’intention d’engager rapidement une procédure judiciaire contre Cineworld et de demander des dommages et intérêts ».

Au-delà de la bataille judiciaire qui s’annonce, Cineplex a reconnu qu’elle s’attendait à ce que la COVID-19 ait « un impact négatif prolongé » sur ses activités, et elle a effectué des mises à pied, réduit ses dépenses en immobilisations et négocié un allégement de loyer avec ses propriétaires pour l’aider à atténuer le coup financier.

Cineplex a fermé ses 164 cinémas à l’échelle nationale à la mi-mars, à peu près au moment où la plupart des distributeurs de films ont mis un terme à la sortie de nouveaux titres.

Alors que quelques petits films ont été diffusés sur grand écran au cours des derniers mois, en grande partie dans des cinéparcs, les studios hollywoodiens ont hésité à reprendre leurs activités habituelles sans être certains que les gens soient prêts à visiter leurs cinémas locaux.

Warner Bros. a récemment repoussé de deux semaines Tenet de Christopher Nolan, l’un des rares grands films d’été encore au programme, au 31 juillet. Il a aussi reporté Wonder Woman 1984 d’août à l’automne.

D’autres studios ont reporté certains de leurs plus grands titres à l’année prochaine, tandis qu’Universal est devenu le distributeur le plus en vue à expérimenter avec les premières de location à domicile ciblant les téléspectateurs en confinement. Cette décision a accablé les exploitants de cinémas, qui l’ont considérée comme une attaque contre leur modèle économique déjà en difficulté.

Certaines régions du monde ont eu du mal à rouvrir leurs salles de cinéma. Les autorités chinoises ont donné le feu vert à de nombreux cinémas locaux pour qu’ils rouvrent, mais seulement pour les forcer à fermer à nouveau en raison des inquiétudes de deuxième vague d’infections.

Cineplex a indiqué qu’elle allait déjà de l’avant avec des « activités mesurées » dans ses succursales de Rec Room – une chaîne d’établissements servant de la nourriture, des boissons et des divertissements.

Le Rec Room de Winnipeg a ouvert ses portes lundi, tandis que ceux de Calgary et d’Edmonton devraient rouvrir plus tard cette semaine, avec des sections de jeux isolées pour les petits groupes.