Nemaska Lithium, qui s’est placée à l’abri de ses créanciers depuis le 23 décembre, pourrait recevoir jusqu’à huit propositions de la part d’un acheteur ou d’un investisseur afin de redémarrer ses activités.

Il s’agit du nombre de soumissionnaires qui s’étaient qualifiés en date du 10 juin, selon le plus récent rapport du contrôleur au dossier PricewaterhouseCooper, dans lequel il est indiqué que 13 lettres d’intention avaient été reçues. Aucun nom n’a été divulgué.

« Les débiteurs et les conseillers financiers travaillent avec les soumissionnaires qualifiés […] afin de s’assurer qu’ils soient en mesure de présenter une offre avant la date limite du 30 juin », est-il indiqué dans le document.

Nemaska Lithium, qui a obtenu 130 millions de l’État québécois dans le cadre de son montage financier initial, n’a pas voulu commenter le processus, vendredi.

La société recherche 1,1 milliard dans le but de pouvoir transformer, dans une usine électrochimique à Shawinigan, du minerai de spodumène extrait de la mine Whabouchi en sels de lithium à valeur ajoutée. Ces derniers seraient ensuite vendus à des fabricants de matériaux de cathodes destinés aux batteries rechargeables au lithium-ion.

Initialement estimée à 875 millions, la facture du projet avait bondi à 1,4 milliard en raison des dépassements de coûts, révélés l’an dernier. Un investissement potentiel de 600 millions de la firme londonienne Groupe Pallinghurst a été envisagé, mais celle-ci a décidé, à la fin décembre, de ne pas prolonger la fenêtre exclusive de discussions.

Le titre de Nemaska Lithium a été radié de la Bourse de croissance TSX en février. Investissement Québec, le bras financier de l’État québécois, était à ce moment le plus important actionnaire avec une participation avoisinant 13 %.

Pour le Regroupement des actionnaires de Nemaska, qui affirme représenter 1700 personnes détenant 130 millions d’actions et qui tente de s’assurer que les porteurs de titres ne perdent pas leur mise advenant un rachat et une privatisation de la compagnie, le nombre de soumissionnaires qualifiés est encourageant.

« Cela peut faire grimper les enchères, a expliqué leur président du conseil d’administration, Alain Clavet, au bout du fil. On a bon espoir que le résultat (du processus) se conclura par une fusion où les actionnaires pourraient obtenir de l’argent ou des actions de la nouvelle compagnie. »

Celui-ci a ajouté qu’il aimerait également que la société effectue un retour sur le parquet de Bay Street.

Le regroupement est toutefois bien conscient que ce sont les détenteurs de la dette de Nemaska Lithium et ses autres créanciers qui auront la priorité dans le cadre du processus en cours.