Dollarama a affiché mercredi une baisse de son bénéfice pour son plus récent trimestre, mais le détaillant a néanmoins surpassé les attentes des analystes qui croyaient que la pandémie pèserait davantage sur ses résultats.

« Suite à un environnement de vente volatil au premier trimestre, nous sommes heureux et satisfaits de l’élan que nous constatons dans nos activités au début du deuxième trimestre », a affirmé le directeur financier Michael Ross lors d’une conférence téléphonique avec des analystes après la publication des résultats financiers du premier trimestre du détaillant.

L’entreprise montréalaise a réalisé un bénéfice de près de 86,1 millions, soit 28 cents par action, pour le trimestre clos le 3 mai. En comparaison, il avait gagné 103,5 millions, ou 33 cents par action, pour le même trimestre un an plus tôt.

Cela a surpassé l’estimation de Valeurs mobilières Desjardins et le consensus des analystes, qui visait un profit de 26 cents par action, a écrit l’analyste Chris Li dans une note.

« Cette performance supérieure s’explique par le fait que les ventes des magasins comparables et la marge brute ont été meilleures que prévu, car l’impact négatif de COVID-19 était inférieur à ce que nous et (les analystes du marché) avions prévu », a-t-il écrit.

En excluant les établissements temporairement fermés, Dollarama a indiqué que ses ventes des magasins ouverts depuis au moins un an avaient grimpé de 0,7 %. La taille moyenne des transactions a augmenté de 22,6 %, mais le nombre de transactions a diminué de 17,9 %, les consommateurs sortant moins souvent, mais dépensant davantage lors de leurs visites.

Les analystes s’attendent à une baisse de 3,6 % de cette donnée pour le trimestre, a noté M. Li.

En tenant compte des magasins fermés, les ventes comparables ont diminué de 2,4 %.

Au total, les ventes se sont chiffrées à 844,8 millions, comparativement à 828,0 millions au premier trimestre de l’an dernier.

La société a connu une forte augmentation de l’achalandage dans les magasins au début mars, a souligné le chef de la direction Neil Rossy, alors que les clients s’approvisionnaient en produits ménagers et de nettoyage, en produits de santé et d’hygiène, et en nourriture.

« Il n’est pas étonnant que la demande pour les produits saisonniers de Pâques et pour le début de l’été, les articles de fête et les cartes de vœux ait été plus faible dans ces circonstances exceptionnelles », a-t-il affirmé.

Fin mars, Dollarama a connu une forte baisse de l’achalandage dans les magasins, a-t-il expliqué, alors que les gouvernements et les autorités sanitaires imposaient des mesures strictes pour aider à freiner la propagation du coronavirus.

Les magasins situés dans les centres commerciaux ont été les plus touchés, a ajouté M. Rossy. Ceux-ci représentent environ le quart des établissements de l’entreprise.

À la fin d’avril, a-t-il poursuivi, la situation a commencé à se stabiliser et certaines provinces ont commencé à annoncer leur intention de rouvrir leurs économies et les clients ont commencé à se déplacer davantage.

« Cependant, l’achalandage des magasins a continué d’être affecté par les mesures de distanciation physique mises en place. »

La société prévoit une reprise lente et prudente de ses activités à travers le Canada au cours de son deuxième trimestre, a-t-il indiqué. Actuellement, 32 des 1301 magasins Dollarama restent temporairement fermés. L’entreprise a été considérée comme un service essentiel par certaines provinces, ce qui lui a permis de garder ses magasins ouverts dans de nombreuses régions.

Alors que plusieurs catégories, telles que les cartes d’anniversaire et les cartes de vœux, restent en baisse, d’autres sont plus élevées que la normale, a souligné M. Ross, comme les jouets d’été et de piscine et les fournitures de jardinage.

La société prend des décisions à partir d’estimations informées pour ce qui est la quantité de stock qu’elle achète pour l’avenir, a noté M. Rossy.

Pour la prochaine saison des fêtes d’Halloween et de Noël, son approche repose essentiellement sur le statu quo, tout en se montrant plus conservatrice pour ce qui est de l’achat de produits consommables, tels que les bonbons et le chocolat.

« Mais pour les autres trucs, cela peut durer encore autre année, ce n’est pas sensible au temps », a estimé M. Rossy.

« Nous allons donc prendre le risque d’avoir trop de marchandises pour la saison des Fêtes afin d’être certains d’avoir les marchandises nécessaires si les choses reviennent à la normale. »

Dollarama a indiqué avoir dépensé 15 millions au cours de la seconde moitié du trimestre pour protéger la santé et la sécurité des employés et des clients, et pour soutenir les employés.

Le détaillant a précisé avoir mis en place des protocoles stricts pour minimiser les risques pour les employés et les clients dans tout cas avéré ou probable de COVID-19, y compris des protocoles de nettoyage, des instructions d’auto-isolement et un soutien financier pour les employés touchés directement ou indirectement.

Il a indiqué qu’un total de 20 employés de ses magasins avaient été atteints de la COVID-19 en date de lundi.