(Paris) Airbus, qui a réduit d’un tiers sa cadence de production d’avions début avril en raison de la crise du coronavirus, exclut de nouveaux ajustements de production dans l’immédiat, a affirmé mardi son président exécutif Guillaume Faury.

« J’avais indiqué qu’au mois de juin on était éventuellement en situation de faire d’autres ajustements. On a à peu près la même situation et on n’a pas de raison de changer en juin ce qu’on avait annoncé en avril », a affirmé à l’AFP le patron de l’avionneur européen.

« Sur un A320, on est passé de 60 par mois à 40 par mois, on garde cette prévision-là », a-t-il ajouté, estimant que « le gros de l’ajustement a été fait et a été fait à peu près correctement. On a à peu près dimensionné correctement le changement de cadences de production ».

Si le scénario d’une reprise du trafic domestique puis, dans la deuxième partie de l’année, du trafic international, se confirme comme les compagnies aériennes semblent le prévoir, « on n’aura pas de raison de changer beaucoup nos cadences de production », a-t-il assuré.

« Si jamais il devait y avoir un très gros retard sur la reprise des vols, les compagnies aériennes vont se retrouver dans une situation encore plus grave que celle dans laquelle elles sont aujourd’hui et elles vont de fait revenir vers nous et il faudra qu’on regarde ce qu’on doit faire », a-t-il toutefois prévenu.

« Mais aujourd’hui, on n’est pas dans cette situation, on est dans une situation de relative stabilité, à un niveau beaucoup plus bas qu’avant, mais de relative stabilité. »

Alors que la crise a mis la « survie d’Airbus en jeu », l’avionneur prépare un plan de restructurations, selon des sources concordantes.

Le plan de soutien de 15 milliards d’euros à la filière annoncé par le gouvernement tombe donc à pic.

« Ce plan pour nous est très satisfaisant » et « répond aux attentes principales », a confié M. Faury.

La perspective d’un allongement du dispositif de chômage partiel, actuellement discuté par le gouvernement et les partenaires sociaux, est également bien accueillie.

« C’est un très bon amortisseur de crise et on attend beaucoup de ce dispositif », a-t-il jugé. « On veut pouvoir garder des équipes, on veut pouvoir garder des compétences et on veut minimiser l’impact sur l’emploi. On est très intéressés à ce que les solutions de chômage partiel qu’on a utilisées jusqu’à présent un peu en urgence puissent être étendues sur une durée d’environ deux ans ».