(Toronto) Une augmentation massive des provisions pour mauvaises créances, attribuable à la pandémie de COVID-19, a forcé la Banque Royale à enregistrer une baisse de 54 % de son bénéfice au deuxième trimestre.

L’institution financière a haussé ses provisions pour pertes sur prêts de 2,4 milliards dans ses divisions de services bancaires personnels et commerciaux, des marchés des capitaux et de gestion de patrimoine.

« Nous avons agi rapidement pour soutenir nos clients, notamment en accordant un allégement de paiement à plus de 490 000 d’entre eux afin qu’ils puissent rediriger leur argent là où ils en avaient le plus besoin », a affirmé mercredi le chef de la direction de la Royale, Dave McKay, aux analystes lors d’une conférence téléphonique.

Mais M. McKay a assuré aux analystes que les niveaux de capitaux de la banque restaient supérieurs aux minimums réglementaires, « ce qui nous donne une base solide pour affronter ces risques de front ».

Le bénéfice net de la Banque Royale pour le trimestre terminé le 30 avril a reculé à 1,48 milliard, comparativement à celui de 3,23 milliards affiché il y a un an.

Cette baisse était principalement attribuable aux provisions de 2,83 milliards pour pertes sur créances, en hausse par rapport à celles de 426 millions du même trimestre l’an dernier.

Le bénéfice net par action de la Royale s’est établi à 1,00 $, en baisse par rapport à celui de 2,20 $ de l’an dernier.

Le profit ajusté a pour sa part atteint 1,03 $ par action, en baisse comparativement à celui de 2,23 $ par action affiché un an plus tôt.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 1,59 $ par action pour le trimestre, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

L’analyste John Aiken, de Barclays Capital, a estimé dans une note de recherche que la Banque Royale avait adopté une approche très conservatrice à l’égard des pertes sur créances liées à la COVID-19.

« Même si nous croyons que le conservatisme de la Royale permettra de réaliser de meilleurs bénéfices à l’avenir, nous craignons que la comparaison des bénéfices par rapport à ses pairs pour ce trimestre ne pèse sur sa valorisation », a-t-il écrit.