Des heures d’ouverture réduites de ses magasins jusqu’à la paralysie temporaire des chantiers de construction : la pandémie de COVID-19 n’a pas épargné les activités canadiennes de Lowe’s, qui regroupent notamment les enseignes Rona et Réno-Dépôt. Celles-ci ont continué à sous-performer par rapport à celles du réseau américain au cours du premier trimestre.

Si le géant américain de la rénovation n’a pas voulu chiffrer l’ampleur du recul, son président et chef de la direction, Marvin Ellison, a néanmoins reconnu qu’au Canada, les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an — un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail — avaient été négatives au cours de la période de trois mois terminée le 1er mai.

« La performance a été affectée négativement par des fermetures d’établissements et d’autres mesures restrictives décrétées par les autorités », a-t-il expliqué mercredi au cours d’une conférence visant à faire le point sur la performance financière de Lowe’s.

Parallèlement, aux États-Unis, la propagation du nouveau coronavirus a stimulé la demande pour des produits nettoyants ainsi que des électroménagers comme des réfrigérateurs et des congélateurs. Les conditions météorologiques printanières hâtives à certains endroits dans le pays ont fait grimper la demande pour une panoplie de matériaux de rénovation.

Résultat : les ventes comparables du réseau américain de Lowe’s — deuxième quincaillier en importance aux États-Unis derrière Home Depot — ont bondi de 12,3 % pendant le premier trimestre.

Par courriel, une porte-parole de Lowe’s Canada, Valérie Gonzalo, a expliqué que les nombreuses mesures déployées par les différentes provinces pour contenir la COVID-19 avaient « affecté le cours normal » des activités. Au Québec, les magasins ont dû fermer leurs portes le dimanche, alors qu’en Ontario, quelque 130 établissements corporatifs ont été ouverts « seulement pour le ramassage à l’auto et la préparation de commandes livrées par colis », a précisé la porte-parole.

« Ces mesures ont aussi entraîné la restriction ou la suspension des activités sur les chantiers de construction dans plusieurs régions », a ajouté Mme Gonzalo.

De plus, après avoir comptabilisé 230 millions US en charges de restructuration au cours de l’exercice 2019 dans le cadre de ses efforts visant à redresser Lowe’s Canada, la société établie en Caroline du Nord a inscrit au plus récent trimestre une somme avant impôts de 9 millions US liée notamment à des indemnités de départ.

Selon Mme Gonzalo, il n’y a pas eu de « nouvelle restructuration » liée à la charge, qui, essentiellement, constitue une « reconnaissance des départs ». En novembre dernier, Lowe’s avait annoncé la fermeture de 34 magasins jugés « sous-performants » dans six provinces, dont 12 au Québec, ainsi que l’abolition d’environ 100 postes au siège social de sa division canadienne situé à Boucherville.

Lowe’s a acquis Rona en 2016 pour 3,2 milliards CAN. Puisque les fruits de cette transaction se font toujours attendre, l’entreprise américaine avait décidé, l’an dernier, d’inscrire une charge de dépréciation d’environ 1,2 milliard CAN à l’endroit de sa division canadienne.

Dans l’ensemble, le détaillant américain a affiché un bénéfice net de 1,34 milliard US, ou 1,76 $ US par action, au premier trimestre, en hausse de 27,6 % par rapport à il y a un an. Son chiffre d’affaires a grimpé de 11,3 %, à 19,7 milliards US, alors que la progression du côté des ventes en ligne a bondi de 80 %.

Principal concurrent de Lowe’s, Home Depot avait dévoilé mardi un bénéfice net de 2,25 milliards US, ou 2,08 $ US par action, au premier trimestre sur des recettes de 28,26 milliards US.