(New York) Ford a averti mardi s’attendre à enregistrer une perte opérationnelle de 5 milliards de dollars au deuxième trimestre, en raison d’une chute prévue des volumes de ventes de voitures dans toutes les zones géographiques, pour cause de pandémie de coronavirus.

Ce déficit s’ajoute à une perte d’exploitation de 632 millions de dollars au premier trimestre, selon un communiqué.  

En tout, la marque à l’ovale bleu, qui n’a toujours pas dévoilé la date de réouverture de ses usines américaines fermées pour respecter les mesures de distanciation sociale et de confinement destinées à endiguer la propagation de la COVID-19, devrait avoir perdu plus de 5,6 milliards en six mois.

Les résultats finaux « pourraient diverger des prévisions, du fait de risques, d’incertitudes et d’autres facteurs », a néanmoins prévenu Ford, qui chiffre à 2 milliards de dollars le manque à gagner causé par la crise sanitaire sur les trois premiers mois de l’année.

En effet, une fois les impôts et autres coûts appliqués, le groupe a affiché une perte nette trimestrielle de 2 milliards de dollars, conforme à ce qu’il avait annoncé mi-avril.

Le chiffre d’affaires a pour sa part chuté de 15 % à 34,3 milliards.

Le constructeur automobile n’est en revanche pas parvenu à répondre à toutes les interrogations sur son avenir à court terme.

Ford affirme avoir assez d’argent pour tenir jusqu’à la fin de l’année. Sa trésorerie s’élevait à 35 milliards de dollars au 24 avril, dont plus de la moitié provient de lignes de crédit utilisées en urgence et d’une émission obligataire de 8 milliards.

« La compagnie a des liquidités suffisantes pour opérer jusqu’à la fin de l’année, même sans vendre de voitures ou de nouvelles mesures de financement », a insisté Tim Stone, le directeur financier.

Seul hic, le flou entoure toujours la date de reprise de la production aux États-Unis, zone qui représente pourtant 63,5 % de ses ventes.

Ce silence suggère que Ford, qui espérait rouvrir ses usines américaines en avril, n’est toujours pas parvenu à un accord avec le puissant syndicat automobile UAW.

Ce dernier avait fait savoir la semaine dernière que ce serait « trop tôt et trop risqué » de reprendre l’activité début mai.

Le groupe compte redémarrer la production en Europe le 4 mai, tandis que celle-ci a déjà recommencé en Chine, pays d’où a émergé la pandémie en décembre.