En dépit de la tempête économique provoquée par la COVID-19, Nemaska Lithium, à l’abri de ses créanciers depuis le 23 décembre, garde le cap sur ses échéanciers alors qu’elle cherche toujours un acheteur ou un investisseur.

L’entreprise, qui souhaite exploiter un gisement ainsi qu’une usine de transformation de lithium, se donne toujours jusqu’au 17 avril pour accepter des propositions non contraignantes, a-t-elle indiqué, mercredi, en faisant le point sur sa restructuration.

Si cela peut suggérer que Nemaska Lithium — qui a obtenu 130 millions de l’État québécois — a déjà des offres sur la table, sa porte-parole, Gabrielle Tellier, n’a pas voulu s’avancer sur cette possibilité.

« L’échéancier ne change pas parce que nous pensons qu’il nous permet d’obtenir des propositions intéressantes », a-t-elle affirmé au cours d’un entretien téléphonique.

Mme Tellier n’a pas voulu dire si la détérioration marquée du contexte économique a compliqué la tâche à la société, qui n’a plus de président depuis le 20 février dernier.

Nemaska Lithium est à la recherche de 1,1 milliard dans le but de pouvoir transformer, dans une usine électrochimique à Shawinigan, du minerai de spodumène extrait de la mine Whabouchi en sels de lithium à valeur ajoutée. Ces derniers seraient ensuite vendus à des fabricants de matériaux de cathodes destinés aux batteries rechargeables au lithium-ion.

La facture du projet, initialement estimée à 875 millions, a bondi à 1,4 milliard en raison des dépassements de coûts, révélés l’an dernier. Un investissement potentiel de 600 millions de la firme londonienne Groupe Pallinghurst a été envisagé, mais celle-ci a décidé, à la fin décembre, de ne pas prolonger la fenêtre exclusive de discussions.

Le titre de Nemaska Lithium a été radié de la Bourse de croissance TSX en février dernier. Investissement Québec, le bras financier de l’État québécois, était à ce moment le plus important actionnaire avec une participation avoisinant 13 %.

Entre-temps, le Regroupement des actionnaires de Nemaska, qui affirme représenter 1700 personnes détenant 130 millions d’actions, poursuit ses démarches dans l’espoir que les porteurs de titres ne perdent pas leur mise advenant un rachat et une privatisation de la compagnie.

« Nous ne voulons pas être ignorés, a expliqué leur président du conseil d’administration, Alain Clavet, au bout du fil. Nous souhaitons être présents et nous faire entendre dans le processus. »

Ces derniers auront également jusqu’au 17 avril pour déposer leurs preuves de réclamations à l’endroit de la société.