(Calgary) TC Énergie ira de l’avant avec la construction de son projet de pipeline Keystone XL, évalué à 8 milliards US, une décision qui a été accueillie avec soulagement en Alberta, où la production a dépassé la capacité des réseaux existants de canalisations.

La décision de la société établie à Calgary était largement attendue, puisqu’elle avait franchi les principaux obstacles réglementaires américains, plus tôt cette année, et commencé les travaux de préparation de sites dans le Montana, le Dakota du Sud et le Nebraska.

Dans une décision plus étonnante, le gouvernement de l’Alberta a accepté d’investir environ 1,1 milliard US (soit environ 1,5 milliard CAN) en capitaux propres dans le projet, ce qui devrait couvrir les coûts de construction prévus d’ici la fin de 2020.

Les 6,9 milliards US restants devraient être financés au moyen d’une marge de crédit de 4,2 milliards US qui sera entièrement garantie par le gouvernement de l’Alberta et d’un investissement de 2,7 milliards US de TC Énergie.

« Nous ne pouvons pas attendre la fin de la pandémie et de la récession mondiale pour agir », a affirmé mardi le premier ministre albertain, Jason Kenney, dans un communiqué.

« Cet investissement dans Keystone XL est une initiative audacieuse pour reprendre le contrôle du destin économique de notre province et le remettre fermement entre les mains des propriétaires de nos ressources naturelles, les habitants de l’Alberta. »

Il a fait valoir que l’Alberta serait en mesure de vendre ses actions à profit après la construction du pipeline et que celui-ci générerait un rendement net de plus de 30 milliards grâce aux redevances et à la hausse des prix du pétrole albertain au cours des 20 prochaines années.

La décision a déçu les groupes environnementaux américains qui se sont battus contre le projet depuis des années, en participant à des audiences réglementaires et en portant leur lutte devant des tribunaux.

La canalisation Keystone XL s’étendra sur 1947 kilomètres et pourra transporter 830 000 barils par jour de pétrole brut de Hardisty, en Alberta, à Steele City, au Nebraska, où elle sera reliée aux installations existantes de TC Énergie.

La société anciennement connue sous le nom de TransCanada a indiqué que le projet devrait entrer en service en 2023 avec de nouveaux contrats de 20 ans pour 575 000 barils de pétrole par jour.

Une fois le projet terminé et en service, TC Énergie prévoit acquérir la participation du gouvernement de l’Alberta selon les modalités convenues et refinancer la marge de crédit de 4,2 milliards US sur les marchés des capitaux d’emprunt.