(New York) Le gouvernement fédéral pourrait prendre des participations dans les compagnies aériennes américaines en échange d’une aide globale de 50 milliards de dollars pour les soutenir face à la pandémie de coronavirus, a affirmé jeudi le Wall Street Journal.

En forme de démenti, une source proche du dossier qui a requis l’anonymat a indiqué à l’AFP : « Évidemment, nous avons besoin d’une forme de compensation, mais cela ne signifie pas que nous devons avoir une participation au capital ».  

Revenant sur le plan économique de plus de 2000 milliards de dollars approuvé mercredi soir par le Sénat américain, qui comprend des dispositions spécifiques aux compagnies aériennes, cette source a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait « pas d’un plan de sauvetage ».

« Il est prématuré de faire des commentaires », a réagi de son côté un porte-parole de Southwest auprès de l’AFP, soulignant que la loi votée est massive et « comporte de nombreuses complexités et nuances et confère aux ministères du Trésor et des Transports le pouvoir d’interpréter et de mettre en œuvre les nombreuses dispositions et conditions du projet de loi ».

Les sénateurs américains ont validé dans la nuit de mercredi à jeudi un plan massif de 2000 milliards de dollars pour soigner l’économie, fortement touchée par la pandémie de COVID-19.

Dans ce plan, qui doit encore être adopté par la Chambre des représentants à majorité démocrate avant sa promulgation par le président Donald Trump, quelque 50 milliards de dollars devraient être alloués aux seules compagnies aériennes contraintes de suspendre une majorité de leur activité dans un effort mondial pour arrêter la propagation du virus.  

La moitié de cette somme se fera sous la forme de prêts garantis, et l’autre des subventions directes, d’après le texte voté par le Sénat.

La prise de participations du gouvernement fédéral pourrait se faire, selon le quotidien citant des sources anonymes, sous la forme de « warrants », qui sont des titres financiers donnant à leur détenteur le droit d’acheter ou de vendre un actif à un certain prix jusqu’à une date déterminée lors de leur émission. Ces titres peuvent ainsi être convertis en actions.

Contactées par l’AFP, ni American, ni Delta Air Lines, ni United, les trois autres grandes compagnies aériennes américaines, n’ont répondu dans l’immédiat.

Le transport aérien est l’un des secteurs économiques les plus affectés par la COVID-19. La plupart des vols transatlantiques des compagnies américaines ont été suspendus, tandis qu’entre 40 à 70 % de leurs lignes intérieures sont à l’arrêt.

Face aux démocrates, l’administration Trump avait argué l’importance de porter secours à cette industrie, jugée stratégique pour la sécurité nationale.