Le transporteur aérien WestJet Airlines a indiqué mardi qu’environ la moitié de ses 14 000 employés devraient quitter l’entreprise — certains temporairement — en raison de la pandémie de COVID-19.

Les 6900 départs comprennent des départs à la retraite anticipés, des démissions et des congés volontaires et involontaires après que WestJet a demandé au personnel de choisir l’une de ces options ou de réduire ses heures ou sa rémunération, a expliqué le chef de la direction, Ed Sims.

« C’est une nouvelle dévastatrice pour tous les gens de WestJet », a déclaré mardi M. Sims dans un communiqué. « Le fait que nous ayons évité un résultat potentiellement pire témoigne de l’esprit et de l’attitude désintéressée dont font preuve nos employés, qui ont permis à WestJet de continuer à fonctionner avec un effectif de 7100 personnes. »

La première vague de départs est prévue pour mercredi et la seconde, pour le 1er avril.

L’entreprise établie à Calgary a annulé tous les vols internationaux pendant 30 jours et, comme Air Canada, a considérablement réduit sa capacité intérieure.

Jusqu’à 600 pilotes d’Air Canada prendront un congé sans solde au cours des prochains mois en raison de la pandémie, a indiqué mardi son syndicat.

Le capitaine Michael McKay, chef de l’Association des pilotes d’Air Canada, a indiqué que le syndicat avait accepté un plan prévoyant un congé pour un maximum de 600 pilotes.

Les pilotes ont également convenu de réduire la rémunération à l’échelle de toute l’entreprise et de « simplifier le libellé du contrat » pour permettre aux pilotes de prendre leur retraite plus tôt, a-t-il expliqué.

« Comme tous les Canadiens, plus de 4400 pilotes d’Air Canada et d’Air Canada rouge ont été profondément touchés par les répercussions de la pandémie de COVID-19, personnellement et professionnellement, avec la chute abrupte de la demande de passagers et l’environnement d’exploitation difficile », a précisé M. McKay.

Il s’est joint à d’autres syndicats pour demander à Ottawa un allégement financier pour l’industrie aéronautique.

M. McKay a précisé qu’en raison de la complexité de la formation des pilotes, le nombre précis de postes immédiatement touchés au sein de la plus grande compagnie aérienne du pays n’était pas encore clair.

Le syndicat représentant les agents de bord d’Air Canada avait annoncé jeudi que la compagnie mettrait temporairement à pied plus de 5100 membres.

L’industrie du voyage continue de trembler alors que les frontières restent fermées et les avions sont cloués au sol à travers le monde.

Air Canada a annoncé la semaine dernière la suspension de la plupart de ses vols aux États-Unis et à l’étranger en raison des fermetures de frontières. Porter Airlines et Air Transat ont suspendu tous leurs vols.

Les revenus mondiaux des passagers pourraient chuter de 252 milliards cette année, soit une baisse de 44 % par rapport à 2019, a estimé mardi l’Association du transport aérien international (IATA).

« Les compagnies aériennes se battent pour leur survie dans tous les coins du monde », a affirmé le directeur général de l’IATA, Alexandre de Juniac. « Les restrictions de voyage et la demande qui s’évapore signifient que, hormis le fret, il n’y a presque pas de passagers. Pour les compagnies aériennes, c’est l’apocalypse. »

En quelques semaines, le scénario du pire du groupe commercial — la perte de revenus de 113 milliards prévue le 5 mars — est devenu beaucoup plus ensoleillé que sa projection actuelle.

« Sans mesures de secours immédiates du gouvernement, il ne restera plus d’industrie », a affirmé M. de Juniac, appelant à des secours de 200 milliards.

Il a évoqué neuf États, dont l’Australie, la Chine et la Suède, qui ont promis des plans d’aide sous forme de prêts, de reports de paiement de taxes et d’autres mesures.