(Brampton) Les Compagnies Loblaw ont affiché jeudi un bénéfice du quatrième trimestre en hausse par rapport à la même période l’an dernier, mais le résultat de la société mère des épiciers Provigo et des pharmacies Pharmaprix s’est malgré tout révélé inférieur aux attentes des analystes.

Le bénéfice attribuable aux actionnaires du détaillant s’est établi à 254 millions, ou 70 cents par action, pour le trimestre clos le 28 décembre.

En comparaison, Loblaw avait réalisé un bénéfice attribuable aux actionnaires de 221 millions, ou 59 cents par action, lors de la même période un an plus tôt.

Les revenus ont totalisé 11,59 milliards, en hausse par rapport à ceux de 11,22 milliards du quatrième trimestre précédent.

« Nos résultats témoignent des difficultés d’un marché concurrentiel, lorsqu’elles sont reçues avec un plan stratégique solide. Les ventes ont été durement disputées », a affirmé le président exécutif Galen Weston lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

« Dans le même temps, notre industrie est dans une phase de transition avec de nouvelles pressions sur les coûts, de potentielles perturbations concurrentielles et de nouvelles occasions intéressantes. »

Loblaw s’est concentrée sur la réduction du temps d’attente entre la commande et la réception des livraisons, ce qui s’est traduit par des ventes en ligne de plus d’un milliard de dollars l’an dernier, soit près du double de l’année précédente, a souligné la présidente de Loblaw, Sarah Davis, lors de la même conférence téléphonique.

« Bien que nous parlions souvent de notre activité d’épicier en ligne, la croissance impressionnante du commerce électronique est généralisée à tous les domaines, y compris dans les cosmétiques de masse et de prestige, les services de prescription et les soins », a-t-elle précisé.

Mme Davis a souligné que Loblaw avait récemment investi dans les infrastructures en annonçant la fermeture de deux centres de distribution « vieillissants » et en migrant vers une installation « moderne » qui, selon elle, serait quatre fois plus productive. Loblaw expérimente également avec un microcentre de traitement des commandes qu’il installe dans une épicerie, et teste un modèle élargi de traitement pour certains de ses médicaments sur ordonnance les plus commandés, ce qui devrait libérer du temps pour les pharmaciens, qui pourront ainsi offrir un service plus personnalisé aux clients.

Ces mesures n’ont cependant pas suffi pour empêcher la performance des ventes des magasins ouverts depuis un an d’être affectée négativement d’environ 0,6 % par les ventes non alimentaires.

« La plus grande partie de la baisse ce trimestre provient du tabac, en raison d’un changement législatif dans l’emballage et de quelques perturbations que cela entraîné », a expliqué le directeur financier de Loblaw, Darren Myers. « Mais au-delà de cela, nous pourrions encore voir un environnement plus faible du côté des vêtements et des marchandises brutes. »

Améliorations attendues dans les perspectives

Malgré ses problèmes de tabac, Loblaw a affiché un bénéfice ajusté de 1,09 $ par action au plus récent trimestre, en regard de celui de 1,07 $ par action du quatrième trimestre de 2018.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit ajusté de 1,12 $ par action, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Pour l’ensemble de l’exercice, le bénéfice net de Loblaw a augmenté à 1,07 milliard, contre 754 millions en 2018. Cependant, le profit ajusté a diminué de 13,2 % pour s’établir à 1,52 milliard, ou 4,12 $ par action, comparativement à 1,75 milliard, ou 4,60 $ par action, l’exercice précédent. Le chiffre d’affaires a augmenté de 2,9 % pour s’établir à 48,04 milliards, contre 46,7 milliards un an plus tôt.

Dans ses perspectives, Loblaw a indiqué qu’elle continuerait de se concentrer sur les améliorations au processus de livraison et sur l’efficacité pour contrebalancer l’augmentation des coûts, pour financer des investissements supplémentaires continus dans l’infrastructure et pour soutenir sa croissance stratégique.

Le nouvel exercice 2020 de la société comprendra une 53e semaine, ce qui devrait gonfler le bénéfice net ajusté par action d’environ 8 cents, a ajouté l’entreprise.

Sur une base annuelle, en excluant l’incidence de la semaine supplémentaire, Loblaw a dit s’attendre à une croissance des ventes des magasins comparables et à une marge brute stable dans son secteur du commerce de détail, ainsi qu’à une croissance du bénéfice net ajusté.

L’analyste Irene Nattel, de RBC Dominion valeurs mobilières, a indiqué jeudi dans une note qu’elle considérait que les profits de la société signalaient que Loblaw « allait dans la bonne direction […] même si elle n’est pas aussi forte que nous le souhaiterions ».