(Calgary) Le rebond des marchés agricoles mondiaux devrait se traduire par de meilleurs rendements cette année, après un quatrième trimestre difficile pour le producteur d’engrais Nutrien, a estimé mercredi son patron.

Les trois derniers mois de 2019 ont été marqués par des difficultés persistantes, notamment des problèmes géopolitiques et des anomalies météorologiques à court terme, a expliqué Chuck Magro lors d’une conférence téléphonique pour discuter des résultats financiers de la société de Saskatoon.

« Ces vents contraires ont pratiquement éliminé toute la croissance mondiale des intrants de culture en 2019 et retardé la reprise cyclique que nous avons commencé à observer en 2018 », a-t-il affirmé, notant que la période d’épandage d’automne avait été condensée en Amérique du Nord.

« Mais en nous tournant vers 2020, nous nous attendons à ce que les marchés mondiaux de l’agriculture se redressent au cours de l’année. »

M. Magro a noté que la grève d’une semaine à la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) en novembre avait entraîné une perte de revenus de 10 millions au quatrième trimestre.

La demande d’intrants de culture devrait augmenter sur les principaux marchés nord-américains de Nutrien ce printemps, en raison d’une augmentation de la superficie ensemencée, de l’amélioration des marges de trésorerie des cultures et fait que certains agriculteurs souhaitent rattraper leur retard sur l’épandage d’engrais, a-t-il expliqué.

Le récent accord commercial entre les États-Unis et la Chine a amélioré le sentiment des agriculteurs américains, a poursuivi M. Magro, mais les expéditions à court terme vers la Chine restent incertaines, car les clients réduisent leurs stocks portuaires et les craintes liées au nouveau coronavirus limitent les déplacements des produits.

Le bénéfice ajusté des activités de potasse a chuté de 62 % comparativement au quatrième trimestre de 2018, en raison d’une baisse des prix et des volumes et d’une hausse des coûts. Des installations ont dû être fermées temporairement pour ajuster l’offre à la demande mondiale, qui était réduite, a précisé Nutrien.

La société s’attend à ce que les livraisons mondiales de potasse en 2020 s’établissent entre 66 millions et 68 millions de tonnes, ce qui serait similaire aux niveaux records de livraison enregistrés en 2018. La demande devrait être alimentée notamment par une augmentation de l’activité de plantation en Amérique du Nord, en Indonésie et en Malaisie, ainsi qu’à de plus faibles niveaux des stocks.

L’action de Nutrien a avancé mercredi de 1,00 $, soit 1,8 %, pour clôturer à 55,59 $ à la Bourse de Toronto.

La société a réalisé une perte de 48 millions US, ou 8 cents US par action, à partir de revenus de 3,44 milliards US pour le trimestre clos le 31 décembre.

Ces résultats comprenaient des charges totalisant 128 millions US liées aux fusions, acquisitions et dépréciations.

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice ajusté s’est établi à 54 millions US, ou 9 cents US par action. Les analystes visaient un bénéfice ajusté de 145 millions US, ou 26 cents US, et à un chiffre d’affaires de 3,34 milliards US, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Pour l’ensemble de l’exercice, Nutrien a affiché un chiffre d’affaires de 20 milliards US, contre 19,6 milliards US en 2018, tandis que le bénéfice net est tombé à 992 millions US, contre 3,57 milliards US un an plus tôt.