(San Francisco) Walt Disney a terminé l’année 2019 en fanfare, notamment grâce aux nouveau-nés de la franchise Star Wars et au lancement de Disney+, sa plateforme de streaming qui a vu naître Baby Yoda et sera disponible dans une douzaine de pays supplémentaires cette année.

Mais malgré un record au box-office et 28,6 millions d’abonnés à Disney+ en moins de 3 mois, l’action du plus grand groupe de divertissement du monde ressortait en très légère baisse (-0,16 %) lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.

Bob Iger, le PDG, a en effet annoncé avoir temporairement fermé les parcs d’attractions à Shanghai et à Hong Kong, à cause de l’épidémie du nouveau coronavirus qui frappe la Chine.

« Ces fermetures interviennent au moment où les parcs sont d’habitude très fréquentés, grâce au Nouvel An chinois », a précisé Christine McCarthy, la directrice financière de Disney, lors de la conférence téléphonique aux analystes.  

Au deuxième trimestre de son exercice décalé (janvier-mars), s’ils restent inaccessibles pendant 2 mois, les parcs pourraient perdre 280 millions de dollars en tout, a-t-elle estimé.

Mais toutes activités comprises, le groupe a atteint des résultats supérieurs aux attentes pour son premier trimestre 2020 (octobre-décembre). Son chiffre d’affaires a bondi de 36 % à 20,85 milliards de dollars alors que les analystes tablaient sur 20,76 milliards de dollars, selon Factset. Le bénéfice par action est ressorti à 1,53 dollar quand Wall Street misait sur 1,46.

Des héros qui rapportent gros

Bob Iger s’est félicité des succès de ses deux dernières superproductions, Frozen II et Star Wars : The Rise Of Skywalker, qui ont chacun dépassé le milliard de dollars de recettes.

En tout (avec Captain Marvel, Aladdin, The Lion King, Toy Story 4 et Avengers : Endgame), Disney a réalisé un box-office de 11 milliards de dollars dans le monde, « qui explose le précédent record de 7,6 milliards que nous avions établi en 2016 », rappelle-t-il.

Le patron a admis que la dernière séquelle de Star Wars marchait moins bien sur certains marchés, comme la Chine, « parce que les gens n’ont pas grandi avec cette franchise […], ils n’ont pas eu envie de prendre le train en marche aussi tard ».

Il pense que The Mandalorian, la série télévisée sur Disney+ ne posera pas ce problème, car « vous n’avez pas besoin de savoir quoi que ce soit sur l’histoire de Star Wars ».

Et le « Royaume enchanté » n’a pas fini d’exploiter « La Guerre des Étoiles », avec les nouvelles attractions thématiques ouvertes dans ses parcs d’Orlando et d’Anaheim il y a quelques semaines, et une « large gamme de produits dérivés autour de Baby Yoda qui vont sortir sur le marché dans mois qui viennent », a promis Bob Iger.

Marchés locaux

La renaissance de Maître Yoda en poupon n’explique pas à elle seule le succès de Disney+, qui compte désormais 28,6 millions d’abonnés payants, aussi friands des vieux classiques que des productions plus récentes des studios Pixar, des comédies musicales ou des contenus originaux, d’après le PDG.

« En termes d’heures de visionnage, on est à 6-7 heures par abonné et par semaine en moyenne », remarque-t-il, ajoutant prudemment que la période de Noël a sans doute tiré cette statistique vers le haut.

Bob Iger assure que Disney+ a largement dépassé les meilleures prédictions en interne, mais n’a pas indiqué de nouveaux objectifs à plus long terme. La firme avait envisagé entre 60 et 90 millions d’abonnés d’ici la fin 2024.

La plateforme doit sortir en Inde fin mars, et en Europe de l’Ouest entre mars et cet été. « Nous avons signé un accord avec Canal+ en France en décembre et nous négocions avec d’autres distributeurs dans la région », a détaillé Bob Iger.

La division d’activités en relation directe avec les consommateurs (« direct to consumer »), qui comprend Disney+, a généré 4 milliards de dollars au premier trimestre décalé, au lieu de 900 millions il y a un an. Mais elle a dégagé une perte de 693 millions de dollars, notamment à cause des coûts de lancement de la plateforme.

Le patron estime qu’il y aura peu d’ajustements à faire pour conquérir tous ces marchés, si ce n’est s’assurer de l’équilibre à respecter entre contenus américains et locaux, certains pays comme la France imposant un quota minimum de programmes nationaux.

Un créneau sur lequel Netflix, le géant du secteur avec plus de 168 millions d’abonnés dans le monde, a pris de l’avance.