L’homme d’affaires et mécène réalise son vieux rêve

Des habitations en pierres perchées à quelques centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer. Une architecture qui se marie bien au décor. Des panneaux solaires installés sur les toits. Une végétation luxuriante. Voilà la description du nouveau projet de l’homme d’affaires et mécène Daniel Langlois qui travaille à la création d’un hôtel écologique autosuffisant sur l’île de la Dominique.

L’établissement devrait accueillir ses premiers clients sous peu, selon les informations publiées sur le site internet du Coulibri Ridge, nom donné au projet.

Bien que le fondateur de Softimage soit considéré comme un homme discret, peu présent dans les médias, la nouvelle concernant son projet commençait peu à peu à circuler dans le milieu des affaires montréalais. Les photos publiées sur le site internet et la page Facebook de l’hôtel permettent de mieux comprendre le concept qu’a voulu élaborer l’homme d’affaires, sur cette île de l’archipel des Caraïbes, située entre la Guadeloupe et la Martinique.

Il a été impossible de parler à l’homme d’affaires mercredi. Toutefois, le projet, sur lequel il planche depuis 14 ans, a de grandes chances de succès sur cette île de plus de 71 000 habitants, a affirmé en entrevue à La Presse Paul Crask, journaliste qui a publié un reportage sur le Coulibri Ridge dans le magazine Dominica Geographic, au début du mois de janvier. 

> Consultez le site de l’hôtel (en anglais)

La Dominique n’a pas encore été envahie par le tourisme de masse. Ici, c’est vraiment la nature qui dicte les règles. Beaucoup de gens sur l’île avaient entendu parler du projet. Mais personne ne savait vraiment de quoi il s’agissait.

Paul Crask, journaliste qui a publié un reportage sur le Coulibri Ridge

Et voilà que M. Crask y a eu accès. Ce complexe, comptant 14 suites luxueuses d’une superficie allant de 930 pi2 à 1550 pi2, fonctionne avec des méthodes alternatives pour s’alimenter en énergie. Un système de récupération de l’eau de pluie a également été implanté. De plus, chaque bâtiment a été orienté de façon à maximiser la production d’énergie solaire. « L’ensemble du projet est impressionnant, estime Paul Crask. Tout ce que l’on voit est extraordinaire. Mais ce que l’on ne voit pas, comme le système d’énergie solaire et de captation d’eau de pluie, l’est encore plus. » Le seul danger, selon lui, serait que les visiteurs voient le Coulibri Ridge comme un simple « resort » de luxe, sans comprendre tout ce qui a été mis en place.

Retour en arrière. L’intérêt de M. Langlois pour des projets écoresponsables qui se font dans le respect des communautés environnantes ne date pas d’hier, selon le Dominica Geographic. M. Langlois a commencé à s’y intéresser au milieu des années 90 au cours de ses nombreux voyages. Et c’est en 1997 que le mécène a atterri pour la première fois en Dominique. L’île l’a visiblement conquis. Après avoir jonglé avec l’idée de rénover une maison d’hôte et deux cottages, Daniel Langlois s’est vite aperçu qu’il avait besoin de plus d’espace s’il voulait réaliser un projet à la hauteur de ses ambitions, raconte Paul Crask, dans son texte. 

Aussitôt que le projet a commencé à prendre forme sur le papier, Daniel Langlois a fait l’acquisition de plus de terrains pour avoir assez d’espace pour permettre la construction de nouveaux bâtiments et la mise en place de l’infrastructure technologique nécessaire pour l’atteinte de son objectif d’autosuffisance.

Paul Crask, journaliste qui a publié un reportage sur le Coulibri Ridge

Voilà que 14 ans plus tard, le concept prend forme avec ses piscines, sa salle de yoga et ses 200 acres de jardin. Le coût d’une nuitée ? Impossible pour le moment de savoir combien les clients devront débourser pour un séjour.

Qui est Daniel Langlois ?

Daniel Langlois s’est notamment fait connaître en tant que fondateur de Softimage, entreprise qu’il a créée en 1986, puis vendue en 1994 à Microsoft. Softimage a été reconnue mondialement pour ses technologies numériques et ses techniques d’animation 3D. M. Langlois est également à l’origine de la création de l’Excentris. Le centre et ses salles de cinéma ont ouvert leurs portes sur le boulevard Saint-Laurent en 1999. Après la faillite du Centre de cinéma Parallèle, l’immeuble a été vendu au Collège Salette en 2018. En 2003, l’homme a aussi fondé le club 357c, un club privé qui donnait la possibilité à ses membres de participer à des événements conjuguant affaires et culture. Le nom du club avait été cité pendant la commission Charbonneau. Il a finalement fermé ses portes en mai 2019.