(Paris) Boeing doit abandonner le nom MAX de ses Boeing 737, une « marque abîmée » par deux accidents ayant conduit à l’immobilisation au sol de toute la flotte depuis mars 2019, a estimé le patron du premier loueur mondial Air Lease Corporation (ALC).

« Nous avons demandé à Boeing de se débarrasser du mot MAX. Je pense que le mot MAX devrait entrer dans les livres d’histoire comme un mauvais nom pour un avion », a affirmé Steven Udvar-Hazy lors d’un discours à l’occasion d’une conférence sur la croissance des compagnies aériennes qui se tient jusqu’à mercredi à Dublin.

Selon lui, « la marque MAX est abîmée » et il n’y a aucune référence à ces trois lettres dans la documentation officielle soumise par Boeing aux autorités de régulation américaine ou européenne.

« Il n’y a aucune raison pour que Boeing ne puisse pas simplement l’appeler 737-8, 737-9, 737-7, 737-10 », les noms officiels des différents modèles de 737 MAX, a-t-il ajouté.

Le puissant patron d’ALC s’inquiète notamment de la possibilité de « réticences » de passagers à voler sur Boeing 737 MAX une fois ce type d’appareil à nouveau autorisé à voler.

« L’une des questions que les compagnies aériennes se posent est de savoir quelles seront les défections de clients ou leur réticence à voler sur MAX. Est-ce que cela durera deux mois, six mois, est-ce que ce sera différent selon les parties du monde ? », a-t-il expliqué pour justifier la nécessité de changer le nom de l’appareil.

ALC est l’un des principaux clients du 737 MAX. « Nous avons actuellement 42 MAX au sol – 15 ont été livrés au client avant l’immobilisation (de la flotte) et 27 autres construits, configurés, peints et prêts à aller chez nos clients. Donc nous avons pour plus de 2 milliards de dollars d’avions qui ne peuvent voler », a-t-il détaillé.  

Le 737 MAX, avion phare de Boeing commandé à 4932 exemplaires, est cloué au sol depuis le 13 mars 2019 après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts.

À ce stade, 387 appareils ont été livrés aux clients, et quelque 400 autres sont stockés sur les stationnements de Boeing, qui a suspendu la production en janvier.

L’avionneur américain a annoncé mardi un nouveau report de son retour attendu en vol, évoquant désormais « mi-2020 ».

Ce report constitue un véritable casse-tête pour les compagnies aériennes puisqu’elles ne pourront pas compter sur le MAX en pleine saison des grands déplacements d’été.