Son usine n’est pas encore construite, mais une nouvelle entreprise nommée H2V Énergies accepte déjà depuis mardi des commandes à faible prix pour de l’hydrogène « vert » qu’il entend produire à compter de 2022, principalement à partir de biomasse.

L’entreprise deviendra bientôt « le plus grand producteur d’hydrogène vert au monde », assure son président et chef de la direction, Normand Goyette.

Actuellement, l’hydrogène est typiquement produit à partir de deux sources : des hydrocarbures ou par électrolyse de l’eau. La première façon n’est pas considérée comme « verte ». Dans le cas de la seconde, tout dépend de la provenance de l’électricité.

La méthode développée par l’entreprise de M. Goyette est originale.

« C’est une technologie classique, mais avec une part d’innovation qui permet de régler des problèmes que d’autres ont eus », indique le professeur Patrice Mangin, de l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui collabore au projet depuis deux ans.

H2V Énergies compte utiliser trois types de biomasses comme intrant dans son processus : les résidus de bois, le papier mixte et le bois provenant des centres de tri, principalement des déchets de construction.

Une technologie au plasma achetée d’un fournisseur confidentiel auprès de qui on a obtenu une exclusivité territoriale permettra de transformer ces résidus en gaz de synthèse, lequel sera ensuite enrichi pour produire de l’hydrogène et du gaz carbonique « verts » qui pourront être vendus. L’entreprise a déjà en tête un client qui prendrait l’essentiel de son gaz carbonique.

Faible prix

En plus d’être vert, l’hydrogène de H2V Énergies sera relativement peu dispendieux. L’entreprise accepte déjà des commandes au prix de 3,50 dollars canadiens le kilogramme. Au détail, l’hydrogène se vend présentement de 10 $ à 20 $ le kilogramme au Québec, selon M. Goyette.

La technologie employée, note-t-il, « coûte de quatre à six fois moins cher en électricité » que l’électrolyse de l’eau, tandis que la biomasse est disponible en grande quantité.

La prise immédiate de commande doit permettre à H2V Énergies de confirmer l’intérêt de son modèle d’affaires et de ficeler son financement.

L’usine aurait une capacité d’environ 49 000 tonnes par année et serait située à Bécancour.