(New York) Un juge de Pennsylvanie a drastiquement réduit de plusieurs milliards de dollars la somme que doit payer Johnson & Johnson pour indemniser des plaignants qui l’accusaient de ne pas avoir prévenu qu’un de ses médicaments utilisés en psychiatrie, le Risperdal, faisait pousser la poitrine chez les hommes.

Le tribunal « ordonne que le prix des dommages-intérêts à verser soit de six millions et huit cent mille dollars », a décidé le juge Kenneth Powel, dans une décision rendue publique vendredi mais prise la veille.  

S’il s’est réjoui de la réduction du montant à payer, le laboratoire pharmaceutique américain a toutefois maintenu son appel formulé au lendemain de la décision en première instance.  

« L’entreprise s’est vu empêcher de présenter des éléments importants pour sa défense (lors du procès), le tribunal ayant exclu des preuves clé », a réagi Johnson & Johnson dans un communiqué.

Le groupe affirme que lors du procès, le tribunal avait porté atteinte aux droits de la défense, en l’empêchant notamment de verser au dossier des éléments sur l’étiquetage du Risperdal.

Johnson & Johnson et sa filiale Janssen Pharmaceuticals étaient attaqués devant le tribunal des plaintes courantes de Philadelphie par Nicholas Murray, un patient qui affirmait que le médicament, prescrit pour traiter la schizophrénie et les troubles bipolaires, lui avait fait pousser la poitrine.

J & J fait face à une série de plaintes devant des tribunaux d’État pour n’avoir pas suffisamment averti de cet effet du Risperdal, notamment en Pennsylvanie, en Californie et dans le Missouri (centre).  

Le Risperdal, approuvé pour le traitement des adultes par l’agence fédérale des médicaments américaine (FDA) en 1993, a généré quelque 737 millions de dollars de ventes en 2018.