(Toronto) Postmedia Network Canada a affiché jeudi une perte de 3 millions pour son premier trimestre, ses revenus d’ensemble ayant diminué de 8,5 % par rapport à l’an dernier en raison d’une baisse des revenus publicitaires de ses médias imprimés et des revenus de tirage.

Le propriétaire du plus grand groupe de journaux au Canada, incluant le National Post et le Montreal Gazette, a vu ses revenus totaliser 156,7 millions pour le trimestre clos le 30 novembre, en baisse par rapport à un chiffre d’affaires de 171,3 millions pour l’année précédente.

L’entreprise torontoise, comme la plupart des autres producteurs de journaux, de magazines, de contenu radiophonique et télévisé, est aux prises depuis des années avec la migration des annonceurs vers les médias numériques en croissance.

La stratégie à long terme de Postmedia a consisté à exploiter de nouvelles sources de revenus numériques tout en réduisant les dépenses de ses plus vieilles activités — les quotidiens et les journaux communautaires dans plusieurs provinces — pour refléter la baisse de leurs revenus.

« Nos équipes se concentrent sur la mise en œuvre de notre stratégie et cet objectif se reflète dans nos résultats de revenus publicitaires numériques », a souligné le chef de la direction de la Postmedia, Andrew MacLeod, dans une déclaration.

Les revenus publicitaires numériques ont progressé de 11,1 %, mais les revenus numériques d’ensemble n’ont pris que 8,5 %, soit 2,8 millions, à 35,6 millions.

En revanche, les revenus publicitaires pour les médias imprimés ont cédé 16,8 %, soit 12,9 millions, à 64,14 millions, tandis que les revenus liés au tirage ont diminué de 3,1 millions à 50,3 millions.

« L’industrie reste dans un état difficile et perturbé alors que la pression sur ses fondations traditionnelles s’accentue », a expliqué M. MacLeod.

« Malgré ces difficultés, cette croissance établie nous fournit les bases nécessaires pour nous transformer en un futur modèle durable. »

La plupart des dépenses étaient stables ou en baisse pour le plus récent trimestre par rapport à l’an dernier, mais les frais de restructuration ont été substantiellement plus élevés, à 8,6 millions, comparativement à 2,7 millions un an plus tôt.

Postmedia a précisé que le trimestre comprenait 8,6 millions en frais de licenciement, volontaires et involontaires, dans le cadre d’un effort visant à réaliser des économies annualisées nettes de 10 millions.

Le bénéfice d’exploitation avant dépréciation, amortissement et restructuration a diminué de 300 000 $, un recul atténué par la récupération de 2,4 millions en crédits d’impôt pour le journalisme des gouvernements fédéral et du Québec.

En raison de l’effet combiné des réductions de personnel et des crédits d’impôt, les dépenses de rémunération de Postmedia ont diminué de 6 millions, ou 10,4 %, par rapport à l’année précédente pour s’établir à 52,3 millions.

Sur la base des effectifs actuels de Postmedia, la société s’attend à ce que le crédit d’impôt fédéral pour le journalisme se situe entre 8 millions et 10 millions par an et que le crédit d’impôt pour le journalisme au Québec soit d’environ 1 million par an.

La perte nette par action s’est établie à 3 cents, a précisé Postmedia, comparativement à celle de 2 cents du premier trimestre de l’an dernier.