(Berlin) Le groupe aérien Lufthansa, en pleine restructuration face à la crise de la COVID-19, a annoncé mercredi un accord avec ses pilotes, excluant tout licenciement sec jusqu’en mars 2022 inclus, en échange d’un plan d’économie.

« Lufthansa exclut tout licenciement sec pour les pilotes […] jusqu’en mars 2022 », a affirmé l’entreprise dans un communiqué.

Ces mesures s’appliquent aux 5000 pilotes exerçant dans les compagnies Lufthansa et Germanwings.

Ce plan prolonge un précédent accord signé en août, mais valable jusqu’en avril 2021.  

En échange, les pilotes consentent à un nouveau plan de réduction des coûts, qui pourrait atteindre « jusqu’à 450 millions d’euros », selon eux.

Pour sauver leurs emplois, les pilotes acceptent ainsi un gel de l’augmentation des grilles de salaires, et une réduction du temps de travail, assortie d’une baisse proportionnelle de salaire.

Le délai de suspension des licenciements pourra être prolongé jusqu’en juin 2022, selon les syndicats.

« Nous sommes soulagés […] d’avoir pu protéger le personnel de cockpit », s’est félicité le syndicat VC, représentant les pilotes, dans un communiqué.

L’accord prévoit enfin un prolongement jusqu’à fin 2021 des mesures de chômage partiel dont bénéficient les 5000 pilotes allemands du groupe.

Et près de 24 millions d’euros seront débloqués par Lufthansa pour des mesures sociales, si des salariés devaient être finalement licenciés après 2022.

Lufthansa est frappé de plein fouet par la crise causée par la COVID-19, qui a fait plonger le trafic aérien mondial et plombe son activité depuis le début de l’année.

Le groupe, premier opérateur aérien en Europe, pourrait supprimer jusqu’à 30 000 postes dans le monde, pour faire face à la crise.

Il a signé début décembre un accord similaire avec les syndicats de personnel au sol, renonçant aux licenciements secs jusqu’en mars 2022, contre un plan d’économie de 200 millions d’euros.

Lufthansa, auquel appartiennent également les compagnies Swiss, Austrian, Brussels Airlines et Eurowings – a bénéficié en juin d’un vaste plan de sauvetage de 9 milliards d’euros du gouvernement allemand, qui est entré à son capital à hauteur de 25 %.