(Montréal) Même si la pandémie de COVID-19 a fait grimper l’adoption de ses services numériques, la Banque Nationale n’a pas l’intention pour le moment d’accélérer la réduction de la taille de son réseau.

Pour la clientèle, les changements risquent plutôt de s’observer du côté de la superficie des succursales, qui poursuivront leur virage afin de s’orienter davantage vers les conseils au détriment des transactions au comptoir.

« Notre plan suit les comportements de nos clients, a lancé mercredi la première vice-présidente à la direction, particuliers et expérience client Lucie Blanchet, dans le cadre d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre. Nous devons aller au rythme du client et nous ne voulons pas le pousser hors de nos succursales. »

À l’instar de la Banque de Montréal, la Banque Scotia et la Banque Royale, la Nationale a livré des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre, même si ses profits nets ont décliné de 19 %, à 492 millions, ou 1,36 $ par action, alors que des charges avant impôts de 143 millions ont été comptabilisées.

En date du 31 octobre, date qui marquait la fin de son quatrième trimestre et de l’exercice financier, le réseau de la sixième banque canadienne comptait 403 succursales à travers le pays, soit 19 de moins qu’un an plus tôt.

« Nous avions un plan de 18 à 21 (succursales en moins) et c’est ce qui a été réalisé », a souligné Mme Blanchet, qui a été interrogée à quelques reprises par les analystes sur la stratégie de la banque à l’égard de son réseau.

Parmi les réalisations et les faits saillants de son année financière, la Nationale a expliqué, dans son rapport trimestriel, avoir repositionné une quarantaine de succursales au Québec « afin d’accompagner les clients dans le virage libre-service et de mettre de l’avant la proactivité de notre offre-conseil ».

Mieux que prévu

Au quatrième trimestre, la Nationale a vu son revenu total progresser de 4 %, à 2 milliards.

En excluant les éléments non récurrents, son profit ajusté s’est établi à 615 millions, ou 1,69 $ par action, comparativement à 612 millions, ou 1,69 $ par action, à la même période l’an dernier. Ce résultat a dépassé les attentes des analystes, qui tablaient sur un bénéfice ajusté par action de 1,52 $, selon la firme de données financières Refinitiv.

La banque a entre autres comptabilisé un montant de 48 millions en indemnités de départ.

« Nous avons réaffecté des employés pour pourvoir des postes vacants […] et réduit les postes jugés redondants au sein de nos activités » a affirmé sur ce point le premier vice-président à la direction, gestion des risques, William Bonnell.

Dans un courriel, le porte-parole de la banque, Claude Breton, a précisé que les départs, sans en préciser le nombre, avaient eu lieu dans le secteur des marchés financiers. Il a également fait valoir qu’à la fin de l’exercice, l’institution comptait plus d’employés qu’à pareille date l’an dernier.

L’institution financière a également mis de côté 110 millions pour pallier les mauvaises créances au quatrième trimestre. Si ce montant est plus élevé par rapport à il y a un an, il est néanmoins inférieur aux 158 millions prévus par les analystes.

Malgré une série de charges entourant des indemnités de départ, des dépréciations d’actifs ainsi qu’une perte de change à la suite de la cession d’une filiale au Brésil, la performance trimestrielle de la Nationale a été jugée satisfaisante par Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux.

« Dans le cadre d’une année difficile, nous considérons ce genre de distorsion comme “normale” et nous sommes franchement surpris de ne pas avoir observé, jusqu’à présent, des annonces similaires de la part des autres banques », a écrit l’analyste, dans une note.

Au trimestre terminé le 31 octobre, la division des services aux particuliers et aux entreprises — la plus importante de la banque — a vu ses profits décliner de 3 %, à 258 millions en raison notamment d’une hausse des provisions pour mauvaises créances.

La gestion de patrimoine a généré un résultat net de 135 millions, en hausse de 5 %. Du côté des marchés financiers, l’augmentation des bénéfices a été de 3 %, à 209 millions, tandis que le secteur international a vu ses profits bondir de 36 %, à 106 millions.

La Nationale a par ailleurs annoncé qu’elle mettrait la main sur la participation 20 % qu’elle ne détenait pas encore dans sa filiale américaine Credigy, qui œuvre dans le financement spécialisé.