(Montréal) Bombardier se retrouve sous la loupe des autorités britanniques qui enquêtent sur des allégations de corruption et de pots-de-vin entourant la vente d’appareils CRJ dans le passé au transporteur Garuda Indonésie.

Parallèlement à l’annonce du Serious Fraud Office (SFO), jeudi, l’entreprise québécoise a indiqué, dans son rapport financier du troisième trimestre, mener une enquête interne.

« Il y a quelques semaines, nous avons été informés par le SFO qui voulait aussi enquêter sur Bombardier, a dit le président et chef de la direction de l’entreprise, Éric Martel, dans le cadre d’une conférence téléphonique. Je ne peux pas faire de commentaires, mais nous sommes très ouverts et nous allons collaborer à l’enquête. »

Ce dossier s’ajoute néanmoins à d’autres enquêtes et vérifications ayant visé Bombardier dans des pays comme la Suède et l’Espagne au cours des dernières années. L’entreprise a également été questionnée par la Banque mondiale à propos d’un contrat de matériel ferroviaire en Azerbaïdjan miné par des accusations de corruption.

Outre la confirmation de la tenue d’une enquête, l’agence britannique n’a pas offert d’autres commentaires et n’a pas expliqué pourquoi elle se penchait sur des gestes qui auraient été posés à l’extérieur de son territoire. Aucune allégation n’a été prouvée devant un tribunal.

L’ex-chef de la direction de Garuda Emirsyah Satar et un collaborateur avaient été condamnés par un tribunal indonésien en mai dernier pour corruption et blanchiment d’argent entourant l’achat d’avion auprès d’Airbus et de moteurs Rolls-Royce. L’ancien dirigeant du transporteur asiatique avait écopé de huit années d’emprisonnement et d’une amende de 1,4 million US.

« Aucune accusation n’a été portée contre Bombardier ou ses employés dans le cadre de cette affaire », a souligné dans un courriel le porte-parole de la compagnie, Olivier Marcil.

Airbus et Rolls-Royce avaient consenti à payer des amendes dans le cadre d’une entente avec les procureurs de plusieurs pays en lien avec des allégations de malversation qui remontent à environ 15 années.

Garuda avait loué 18 CRJ 1000 à une société danoise qui avait acheté les appareils à Bombardier à compter de 2012.

Toutefois, le transporteur aérien avait indiqué, l’an dernier, être à la recherche d’acquéreurs pour les CRJ 1000 après avoir conclu que les avions ne correspondaient pas à ses besoins dans le sud-est asiatique. Les appareils avaient été achetés pour déployer de nouvelles liaisons afin d’éviter la congestion à Jakarta.

Bombardier avait vendu son programme CRJ à Mitsubishi Heavy Industries pour environ 550 millions US dans le cadre de son virage visant à se concentrer exclusivement sur les avions d’affaires.

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