Le programme A220 d’Airbus a subi un dur coup mardi avec la confirmation par Delta du report de nombreuses livraisons d’appareils au moins jusqu’en 2022.

Selon son dernier rapport annuel, Delta devait prendre livraison de 17 appareils A220-100 assemblés à Mirabel au cours de l’année 2020. Les plus récentes données publiées par Airbus font état de seulement trois livraisons à la fin de septembre. Selon le site spécialisé ABCDlist, sept appareils dorment actuellement sur le tarmac à Mirabel, en attente d’une livraison.

Ces 17 appareils étaient les derniers commandés par Delta. Toutes les autres commandes de l’avionneur américain sont pour le modèle plus gros, l’A220-300, construit à Mobile. Le calendrier de Delta prévoyait six livraisons en 2020. Aucune n’est encore survenue et, là aussi, des appareils terminés attendent d’être payés.

Le président et chef de la direction de Delta, Ed Bastian, a assuré mardi, lors d’entrevues avec des médias américains, que ces commandes n’étaient que reportées, et non annulées.

­Cela pourrait néanmoins causer d’importants problèmes de liquidités pour Airbus Canada, puisque l’essentiel du prix de l’avion n’est versé qu’à sa livraison. Aux avions déjà terminés s’en ajoutent d’autres pour lesquels le travail de production était déjà amorcé.

L’usine d’Airbus à Mirabel produit présentement trois avions par mois, mais les livraisons ne suivent pas. Depuis qu’elle a repris son rythme de croisière, en juin, seuls huit avions ont été livrés. Quand ce n’est pas les problèmes financiers de certains clients, d’autres ne sont tout simplement pas en mesure de se déplacer physiquement à Mirabel pour conclure la vente.

Fin imminente pour le CRJ

La décision de reporter des livraisons touchera aussi des appareils CRJ assemblés à Mirabel par Mitsubishi. Bombardier a vendu le programme CRJ, qui était en fin de vie, à l’entreprise japonaise il y a quelques mois. Leur production doit cesser d’ici la fin de l’année au plus tard, a de nouveau confirmé mardi une porte-parole de Mitsubishi.

Delta avait toujours officiellement quatre appareils CRJ inscrits à son carnet de commandes. Ni elle ni Mitsubishi n’ont indiqué mardi comment ces commandes pourraient être reportées si la production prend fin très bientôt.

La décision « n’a pas d’impact significatif sur la fin de la ligne d’assemblage », a simplement indiqué la porte-parole de Mitsubishi.

Delta estime à 2 milliards de dollars américains dès cette année, et à 5 milliards d’ici 2022, les liquidités qu’elle pourra préserver en reportant tous ses appareils en commande.