Les créanciers du Cirque du Soleil n’ont pas encore officiellement pris les commandes de l’entreprise de divertissement, puisque certains détails de leur proposition de 1,2 milliard US doivent toujours être finalisés.

Dans un rapport publié mercredi, le contrôleur Ernst & Young a indiqué que la clôture de la transaction, initialement prévue le 30 septembre, est maintenant attendue à la fin du mois d’octobre ou au début de novembre. Une demande devrait être présentée jeudi à la Cour supérieure du Québec, qui supervise le processus en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) depuis la fin juin, afin d’obtenir une prolongation jusqu’au 13 novembre.

« Il s’agit vraiment de temps supplémentaire pour finaliser la documentation qui […] est substantielle, a indiqué une porte-parole du Cirque, Caroline Couillard, dans un courriel. Tout progresse bien et nous sommes confiants de pouvoir annoncer de nouveaux propriétaires très bientôt. »

Celle-ci n’a pas offert plus de détails sur le processus en cours. Selon Ernst & Young, les créanciers désirent peaufiner certaines modalités – qui n’ont pas été précisées – de la transaction sans changer les lignes directrices de celle-ci.

Puisque le Cirque du Soleil devrait avoir suffisamment d’argent dans ses coffres afin de poursuivre ses activités jusqu’en novembre, le contrôleur s’est montré en faveur de l’octroi d’un délai.

« Les liquidités (de la compagnie) pour la période de six semaines ayant pris fin le 27 septembre indiquent un écart favorable de 17 millions US », est-il écrit dans le document.

En outre, les remboursements de billets pour des spectacles annulés ont été de 7 millions US inférieurs à ce qui était initialement prévu. Les dépenses ont également été réduites de l’ordre de 3,7 millions US, peut-on constater.

Au terme du processus ayant pris fin le 18 août, il n’y avait pas eu d’offre supérieure à celle émanant de la douzaine de prêteurs garantis menés par la firme torontoise Catalyst Capital Group. Ceux-ci écarteront les actionnaires de l’entreprise : le fonds texan TPG Capital, la firme chinoise Fosun et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). Cela se traduira par une perte de 228 millions pour le bas de laine des Québécois.

Incapable de générer des revenus après avoir annulé ses 44 spectacles à travers le monde en raison de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de COVID-19, le Cirque s’est tourné vers la LACC à la fin juin, ce qui a mené au licenciement de quelque 3500 employés.

Les prêteurs proposent de mettre jusqu’à 375 millions US à la disposition de la compagnie. Deux fonds totalisant 20 millions US seront également créés pour verser les sommes dues aux ex-travailleurs et artisans. L’entente prévoit un engagement pour le maintien du siège social du Cirque à Montréal pendant au moins cinq ans.

Le mois dernier, le président du conseil d’administration de l’entreprise, l’homme d’affaires Mitch Garber, avait annoncé, dans le cadre d’une entrevue sur les ondes de la radio de Radio-Canada, qu’il allait quitter ses fonctions lorsque le transfert de propriété aurait lieu.