(Londres) Le groupe de casinos américain Caesars a annoncé mercredi avoir trouvé un accord pour racheter le groupe britannique de paris William Hill moyennant près de 3 milliards de livres (plus de 5 milliards de dollars).

Les conseils d’administration des deux groupes se sont entendus sur cette transaction qui doit permettre à William Hill de changer de braquet aux États-Unis où le marché des paris sportifs est en plein essor, selon un communiqué.

La Cour suprême américaine avait décidé en 2018 d’abolir l’interdiction des paris sportifs dans la grande majorité des États américains, ce qui a aiguisé l’appétit de nombreux groupes face à ce marché estimé à des dizaines de milliards de dollars.

Le Britannique a finalement choisi Caesars, connu pour posséder le Caesars Palace à Las Vegas, après avoir annoncé la semaine dernière avoir reçu également une proposition de la société d’investissement Apollo.

L’acquisition, qui devrait être bouclée au second semestre 2021 une fois les feux verts réglementaires obtenus, sera financée pour partie par la trésorerie de Caesars et par une émission d’actions de 1,7 milliard de dollars.

Il faudra en outre obtenir l’accord d’au moins 75 % des actionnaires de William Hill.

Caesars propose 272 pence par action, soit 2,9 milliards de livres au total et légèrement moins que le cours de mercredi matin, autour de 274 pence.

« Cela signifie qu’il y a des spéculations sur un autre prétendant comme Apollo qui pourrait envisager de surenchérir. Mais compte tenu des liens de Caesars avec William Hill aux États-Unis, il est en position dominante », souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Le groupe britannique connaît bien son acquéreur puisque Caesars possède déjà une participation de 20 % dans les activités américaines de William Hill. Ce dernier a les droits exclusifs pour proposer des paris sportifs sous la marque Caesars.

« L’expertise de William Hill dans les paris sportifs sera complémentaire de l’offre de Caesars, permettant au nouvel ensemble de mieux servir les clients sur le marché américain en forte croissance », notamment en ligne, souligne Tom Reeg, directeur général du casinotier.

Pour Roger Devlin, président du conseil d’administration de William Hill, ce mariage permettra d’être « le plus performant possible aux États-Unis compte tenu d’une intense concurrence » et de mieux faire face « aux possibles perturbations réglementaires au Royaume-Uni et en Europe ».

Casears explique d’ailleurs qu’il compte se concentrer sur les États-Unis et se mettra à la recherche d’un partenaire ou d’un acquéreur pour les activités de William Hill en dehors des États-Unis, en particulier au Royaume-Uni.

William Hill a dû fermer depuis l’an dernier des centaines d’établissements britanniques en raison d’une réglementation plus stricte, qui se double désormais de l’impact de la pandémie qui décourage les paris en boutique au profit des mises sur l’internet.