(New York) Après American Airlines, c’est au tour de la compagnie United Airlines de prévenir qu’elle pourrait licencier en octobre des milliers de personnes aux États-Unis si un nouveau programme d’aides au secteur du transport aérien n’est pas adopté d’ici là au Congrès.  

« La pandémie nous a atteint plus profondément et plus longtemps que ce que presque tous les experts avaient prévu, et dans un environnement où la demande pour les voyages reste si déprimée, United ne peut pas continuer avec des effectifs qui dépassent considérablement notre niveau d’activité », écrit le groupe mercredi dans un message transmis à l’AFP.

Aussi United prévoit de licencier 16 000 personnes en octobre, soit 17 % des effectifs que la compagnie comptait fin 2019.

Toutefois, ajoute la société, « un prolongement » des aides du gouvernement pourrait « éviter les licenciements au 1er octobre ».

Les grandes compagnies aériennes ont en effet bénéficié aux États-Unis d’une enveloppe totale de 25 milliards de dollars versés par le gouvernement en mars, en échange de quoi elles s’étaient engagées à ne pas supprimer d’emplois jusqu’au 30 septembre.

Mais le trafic aérien est loin d’être revenu à la normale, entre les restrictions de déplacement et la réticence de nombreux passagers à rester dans un espace confiné pendant plusieurs heures avec des étrangers.

Après un timide rebond en mai et juin, les ventes de billets d’avion ont subi un nouveau coup d’arrêt pendant les vacances d’été avec la remontée des cas de COVID-19 aux États-Unis.  

L’ensemble des entreprises et syndicats du secteur font pression depuis plusieurs semaines pour une nouvelle aide aux transporteurs.  

American Airlines a prévenu la semaine dernière qu’elle licencierait 19 000 salariés en octobre si elle ne recevait pas de nouveau soutien tandis que Delta a averti qu’elle allait congédier 1941 pilotes.

La quatrième grande compagnie américaine, Southwest, s’est déjà séparée de 27 % de ses employés via un plan de départs volontaires.

Ménage, baisse des frais

Le président Donald Trump a affirmé mardi que son administration allait « aider les compagnies », mais n’a pas apporté de détails sur la façon dont cela pourrait se faire.  

Le congrès est actuellement en train de négocier un nouveau vaste plan de soutien à l’économie, mais les discussions restent pour l’instant dans l’impasse.

Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, se sont bien contactés mardi soir.  

« Malheureusement, cet appel téléphonique a clairement montré que les démocrates et la Maison-Blanche continuent d’avoir de sérieuses divergences quant à la gravité de la situation à laquelle sont confrontées les familles ouvrières américaines », a commenté Mme Pelosi dans un communiqué.

United Airlines avait prévenu début juillet qu’elle pourrait congédier au total jusqu’à 36 000 salariés. La compagnie a par la suite proposé des plans de départs volontaires, des retraites anticipées ou des passages à temps partiel.  

« Mais malheureusement, tous les efforts menés pour réduire les coûts, augmenter la dette et proposer des programmes volontaires n’ont pas été suffisants pour éviter complètement les licenciements secs », indique l’entreprise mardi.

Ces derniers concernent un peu toutes les catégories de personnel, depuis les pilotes jusqu’aux employés administratifs.

United assure que ses portes resteront ouvertes aux salariés licenciés « une fois que la crise sera passée ».  

Les grandes compagnies tentent bien d’apaiser les craintes des voyageurs en imposant des mesures sanitaires strictes dans les cabines, aux portes d’embarquement ou en déployant de nouveaux outils pour le ménage.  

Pour appâter les clients, United, American et Delta ont aussi décidé de ne plus faire payer de frais de modification sur la plupart des billets d’avion aux États-Unis.

« Malheureusement, nous ne nous attendons pas à ce que la demande revienne à une quelconque normalité avant qu’un traitement ou un vaccin soit largement disponible », remarque United mercredi.